Les citoyens de Godbout se mobilisent pour sauver l’école du village

L’école Monseigneur-Labrie, à Godbout
Photo : Radio-Canada / Benoît Jobin
Le village de Godbout poursuit son combat afin d’éviter que l’école primaire Monseigneur-Labrie ne soit fermée. Mercredi soir, une quinzaine de personnes ont participé à une rencontre du comité Sauvons notre école.
Cette rencontre avait pour but de présenter les pistes de solutions envisagées par le comité afin de regarnir les bancs de l’établissement primaire.
En février dernier, le conseil d'administration du CSS de l'Estuaire a décidé de donner un sursis à l'école primaire. La fermeture a donc été évitée de près pour l'année scolaire 2023-2024. Mais au-delà de cette date, l'incertitude plane.
Or, le comité estime que la solution pourrait en partie passer par l'immigration, qui est au cœur des idées qu’il propose.
« S’il nous arrivait une ou deux familles ukrainiennes, comment on peut les accueillir? Comment on peut les loger? On a déjà des gens au village qui ont ramassé des meubles. »
Une solution qui pourrait toutefois être freinée par la pénurie de logements. Ainsi, Guy Côté affirme qu'il faudrait aussi penser à une stratégie afin de trouver des logements pour pouvoir accueillir de nouvelles familles.
On a juste un an, dit-il. Écoutez, en septembre, il y avait trois élèves inscrits. En janvier, on en a six. Et on a le défi d’en avoir 15 pour l’automne 2024.
Le comité affirme que, si jamais l’école devait fermer, le Centre de services scolaires (CSS) de l’Estuaire prévoit d’envoyer les enfants par autobus jusqu’à Baie-Comeau.
Noémie Roy est mère d'un enfant de près de quatre ans. Impossible pour elle d’envisager qu'au cours des prochaines années, son garçon doive prendre l'autobus pour se rendre à Baie-Comeau tous les matins.
C’est pour moi dans ma tête complètement impossible, je n’enverrai jamais mon petit garçon de cinq ans en autobus, faire l'aller-retour, cinq jours par semaine, c’est impensable avec les conditions routières qu’on a principalement durant l’hiver.
Elle espère que la mobilisation citoyenne portera ses fruits.
L'école doit être rénovée. Le comité propose de former un partenariat entre le Centre intégré de Santé et de Services sociaux (CISSS) de la Côte-Nord, la municipalité de Godbout et le CSS de l’Estuaire pour partager les coûts et les services offerts.
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que la petite municipalité se mobilise afin de sauver son école primaire. En 2012, un scénario similaire s'était produit, et les citoyens avaient réussi à trouver une solution.
Agir rapidement, ou risquer la fermeture
Pour maintenir l’école ouverte, il faut un minimum de 15 élèves.
D’après le CSS
de l’Estuaire, le sursis accordé n’a fait que remettre en novembre 2023 la décision finale en prévision d’une éventuelle fermeture pour l’année scolaire 2024-2025.« L’intention de fermeture demeure et le conseil d’administration n’a pas l’intention de refaire l’ensemble du processus de consultation. »
Pour renverser la décision de fermeture, le comité Sauvons notre école devra par ailleurs être en mesure de démontrer l’atteinte de résultats mesurables, notamment en termes de nombre d’élèves inscrits à l’école Mgr-Labrie
, fait valoir Patricia Lavoie, régisseuse aux communications au CSS de l’Estuaire.
La survie de l’école repose donc entièrement sur les épaules de la petite municipalité.
Considérant que le bâtiment nécessite des réparations, le comité propose de former un partenariat entre le CISSS
de la Côte-Nord, la municipalité de Godbout et le CSS de l’Estuaire pour partager les coûts et les services offerts.Guy Côté souhaite rencontrer la MRC de Manicouagan et le député de René-Lévesque pour obtenir une aide financière pour les travaux de rénovation, qu’il chiffre à deux millions de dollars.
Avec les informations de Camille Lacroix