À Calgary, les établissements postsecondaires s’adaptent à l’intelligence artificielle

Le logiciel d'intelligence artificielle ChatGPT génère des conversations semblables à celles des humains.
Photo : Getty Images / Nicolas Maeterlinck
L’Université de Calgary, l'Institut de technologie du sud de l'Alberta et l’Université Mount Royal se penchent sur l’avancée rapide de l'intelligence artificielle (IA) et son implication dans leur système d’enseignement.
Contrairement à certains établissements en Australie, aux États-Unis et en France, aucune de ces trois universités n'envisage d'interdire les outils d'écriture assistée par ordinateur en raison des risques de plagiat.
L’Université de Calgary a créé un groupe de chercheurs chargés d'étudier les capacités de l'IA
et ses implications éthiques dans l'enseignement.Selon la chercheuse principale du groupe de travail sur l’IA
, Sarah Elaine Eaton, le travail accompli devient obsolète presque aussitôt qu’il est approuvé en raison des progrès rapides de la technologie.« C'est une course contre la montre. »
Sarah Elaine Eaton souligne que les chercheurs sont conscients du risque posé par l’intelligence artificielle puisqu'elle peut être utilisée pour violer l’intégrité universitaire.
C'est une préoccupation, car nous savons que l'outil actuel peut créer du contenu
, a-t-elle spécifié.
Toutefois, elle ne recommande pas de bannir cette technologie. La professeure estime que dans un contexte d’évolution rapide, cette technologie pourrait devenir encore plus omniprésente.
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Le groupe de chercheurs se concentre sur l’utilisation éthique de l’intelligence artificielle.
« Nous savons que les enseignants et les étudiants ont toujours la responsabilité de respecter et d'appliquer l'intégrité universitaire. »
Lauren Dwyer, directrice académique des données et de l’IA
à l'Institut de technologies du sud de l'Alberta , a annoncé que l’établissement développe un nouveau programme en intelligence artificielle.Elle revoit fréquemment s’il est possible de le mettre à jour.
« Nous sommes curieux, ouverts et opportunistes dans notre approche envers l’intelligence artificielle. »
Lauren Dwyer considère que ChatGPT, le robot conversationnel qui peut être utilisé pour créer du contenu, n’est que le premier d’une série de programmes similaires et potentiellement plus avancés à venir.
Établir une politique pour un logiciel particulier pourrait être limitatif si ce logiciel est le premier d'une longue série de produits qui pourraient être issus de l'IA générative
, confirme-t-elle.
À l’Université Mount Royal, les différents départements décident eux-mêmes s’ils veulent utiliser l’IA et comment ils comptent le faire. Le directeur général des affaires étudiantes de l’université, Chris Rogerson, observe que certains l’ont même intégré à leur enseignement.
Dans le cadre de son travail, M. Rogerson traite des cas de malhonnêteté universitaire.
Il rappelle que des discussions similaires sur la technologie ont eu lieu dans le passé, par exemple lorsque les calculatrices avancées sont devenues accessibles ou lorsque les systèmes de traitement de texte ont introduit le correcteur orthographique.
L’utilisation du correcteur orthographique pour la rédaction d’essais était fabuleuse
, souligne-t-il. Un examen où l'on teste l'orthographe de quelqu'un n’est pas le meilleur contexte d’utilisation.
« Nous ne pouvons pas arrêter cette technologie »
Chris Rogerson déclare que même si l’IA
est reconnue comme un défi et un risque en milieu scolaire, elle a quand même permis à l'université d’examiner comment l’école évolue avec la technologie.Avec les informations de Jade Markus