Yves-François Blanchet dénonce en chambre la censure autour du poème Speak white
Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, se dit inquiet de la mise à l'index d'oeuvres littéraires.
Photo : La Presse canadienne / Sean Kilpatrick
Alexis Letarte, l’étudiant à qui on a demandé de ne pas prononcer le « mot en n » lors d'une présentation du poème Speak white de Michèle Lalonde à Secondaire en spectacle, a reçu un appui de taille.
Le chef du Bloc québécois, Yves François Blanchet a dit à la Chambre des communes que l’élève aurait dû pouvoir réciter le poème sans devoir changer un mot comme il a dû le faire. Il est inquiet de cette dérive qui tend à mettre à l’index des œuvres littéraires.
« L’Histoire recense ce qui s’est passé, la littérature, ce qui s’est écrit. Un peuple qui se ment n’aura ni Histoire ni littérature. Si la censure gagne, Speak white, poème, deviendra symbole raciste. Le "mot en n" ne m’appartient pas, il appartient à ceux qui en souffrent. La poésie est l’arme de la justice. »
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Un retour aux sources
Alexis Letarte est un adolescent très engagé, très politisé. Il milite pour le Parti québécois dans Maskinongé. Il se dit très honoré du geste d’Yves-François Blanchet. Il y voit là un geste symbolique, comme un retour aux sources.
« Que ça passe à un autre niveau, à la Chambre des communes, l’endroit où est née l'expression Speak white. C’est une expression qui a été créée pour critiquer Henri Bourassa, qui était un nationaliste canadien-français [alors qu’il faisait] un discours en français à la Chambre des communes. »
Le chef du Bloc Québécois n’est pas le seul à dénoncer la censure autour du poème de Michèle Lalonde. Le ministre de la Langue française, Jean-François Roberge a fait une sortie sur Twitter en mentionnant que Speak white est un grand texte qui appartient au patrimoine culturel québécois qui s’inscrit dans l’histoire et on ne devrait pas avoir le réflexe de le censurer. On peut contextualiser sans dénaturer.
Avec les informations de Julie Grenon