Les ministres francophones appuient les changements à la Loi sur les langues officielles

Les ministres conservateurs Daniel Allain (au centre), Réjean Savoie (à gauche) et Glen Savoie (à droite) ont défendu la décision d'abolir la révision obligatoire de la Loi sur les langues officielles tous les 10 ans.
Photo : Radio-Canada / Michel Corriveau
L’annonce de l’intention du gouvernement d’abolir la révision obligatoire de la Loi sur les langues officielles aux 10 ans a soulevé un tollé mercredi, tant chez les leaders acadiens qu’au bureau de la commissaire aux langues officielles.
En réaction, les trois ministres francophones conservateurs ont décidé de se présenter ensemble devant les médias, pour défendre la décision du premier ministre, Blaine Higgs.
Essentiellement, c’est surtout le ministre des Gouvernements locaux et de la Réforme de la gouvernance locale, Daniel Allain, qui s’est exprimé sur la question.
J’étais là en 2002, lorsqu’on a écrit la loi en 2002; l’intention était seulement de faire la révision 10 ans après, à cause de l’envergure et la signification du projet de loi
, a-t-il dit.
Daniel Allain était, en 2002, chef de cabinet du premier ministre progressiste conservateur Bernard Lord.
Avoir la possibilité de changer la loi en tout moment
Le principal argument du ministre Allain, pour défendre l’abolition de la révision obligatoire, est que dorénavant, le gouvernement pourra changer la Loi sur les langues officielles n’importe quand, et pas seulement aux 10 ans.
L’opportunité aujourd’hui d’éliminer le 10 ans, c’est qu’on puisse avoir la possibilité de l’amener lorsqu’on a besoin, faire des changements à la loi des langues officielles
, soutient-il.
Le ministre a même comparé, à plusieurs reprises, la Loi sur les langues officielles à une voiture. Lorsque ma voiture a besoin de se faire arranger, je l’emmène au garagiste; je n’attends pas 10 ans à l’emmener!
a-t-il lancé.
Or, le gouvernement peut déjà modifier la loi quand il le veut. Rien, dans les dispositions législatives, ne l’empêche de le faire. Même avec une révision obligatoire aux 10 ans, le gouvernement peut agir quand bon lui semble.
Le dialogue sera maintenu, assure-t-on
La révision aux 10 ans permet de vastes consultations sur les progrès à réaliser pour atteindre une véritable égalité en matière de droits linguistiques.
Le ministre Allain soutient que le nouveau secrétariat aux langues officielles, dont la création est renduE officielle dans ce même projet de loi, permettra de maintenir la discussion avec la société civile.
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L'entité, rattachée au ministère des Affaires intergouvernementales, regroupera des employés du gouvernement qui travaillaient déjà sur les langues officielles. Le secrétariat va avoir le mandat d’aller travailler avec nos instances, les organismes qui veulent améliorer la Loi sur les langues officielles.
La décision d’abolir la révision obligatoire était importante pour le caucus conservateur, explique le ministre. Lorsqu’on a parlé au caucus, c’était quelque chose qui était important qu’on ait l’opportunité de l’emmener et de le travailler d’une manière plus continue
, souligne-t-il.
Contrairement à l’ensemble des intervenants francophones consultés, le ministre de la Francophone, Glen Savoie, estime qu’il ne s’agit pas d’un recul.
C’est un changement d’outil, si je peux dire, c’est pas un recul, c’est un avancement, et ça va prendre du temps pour les gens de comprendre comment ça va fonctionner. Les changements ne sont pas souvent faciles
, dit-il.
Sur l’ensemble des autres dossiers liés à la Loi sur les langues officielles, Daniel Allain, qui a répété qu’il était fier d’être acadien, croit que le gouvernement aurait pu faire plus.
Est-ce qu’on aurait pu aller plus loin? Moi, je crois que oui, je l’ai déjà dit au mois de novembre; je ne sais pas pour mes collègues, mais je l’ai déjà dit, qu’on peut aller plus loin. Ce n’est pas fini
, assure-t-il.