Manque criant de logement à Calgary pour les nouveaux arrivants ukrainiens

Dmytro et Anastasia Syrman ainsi que leur fille de quatre ans ont mis plusieurs mois avant d'arriver au Canada. Contrairement à de nombreux Ukrainiens qui atterrissent à Calgary, ils ont obtenu un logement temporaire dès leur arrivée.
Photo : Radio-Canada / Dave Gilson
Le nombre de réfugiés ukrainiens qui atterrissent à Calgary a explosé au mois de mars selon le Centre for Newcomers, un organisme qui leur vient en aide, mais le nombre de familles qui acceptent de loger ces nouveaux arrivants n'est pas suffisant pour répondre à la demande.
Les responsables de l’organisme demandent aux Albertains d'ouvrir leurs portes à ces personnes qui ont fui leur pays en raison de l'invasion russe, ce qui leur donnerait le temps de trouver un logement.
Selon l'organisme, plus de 270 familles attendent un logement, soit 600 nouveaux arrivants.
Nous avons besoin de centaines de maisons hôtes pour répondre à cette vague
, estime Kelly Ernst, responsable des programmes pour Centre for Newcomers. Nous faisons notre possible pour trouver des logements et travailler de concert avec des hôtels afin de les accueillir quand ils arrivent [à Calgary].
Le Centre for Newcomers veut convaincre la population d'accueillir une famille surtout pour son premier mois qui est un moment critique pour lui permettre de s'établir convenablement.
« Certaines personnes arrivent d’Ukraine sans option de logement. Cela cause des problèmes à l’aéroport, des gens y dorment [...]. Une fois arrivées, si elles ne trouvent pas de logement rapidement, elles peuvent se retrouver à la rue où nous tentons de les prendre en charge, ou elles vont dans des refuges, ce qui est inapproprié pour une famille. »
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Tout le monde peut aider
La famille Vosburgh a répondu à l'appel en accueillant les Syrman après un préavis de seulement une semaine.
Dmytro Syrman et sa conjointe Anastasia ont dû fuir leur village, Dnipro Rudnai dans le sud de l'Ukraine. Ils ont mis six jours à traverser l'Ukraine avec leur fille de quatre ans.
On avait vraiment peur
, se souvient Dmytro Syrman.
Après plusieurs mois de périple à travers l'Europe, ils sont finalement arrivés à Calgary le 19 mars.
La petite famille demeure chez les Vosburgh depuis.
Nous n’arrivons pas à croire toute l’aide que nous recevons depuis notre arrivée, nous, des gens qu’ils ne connaissent pas
, raconte Dmytro Syrman avec émotion. Nous sommes sous le choc.
Jill Vosburgh, son mari Jeff et son fils Jason avaient quelques appréhensions avant de se lancer dans l’aventure.
On ne savait pas à quoi s’attendre, à quel point ils seraient traumatisés, s’ils s’isoleraient
, explique Jill Vosburgh.
Jusqu’ici, la cohabitation se passe bien, les Syrman ont leur propre espace au sous-sol.
N’importe qui ayant une chambre en plus peut faire cela
, croit Jill Vosburgh.
Son mari va encore plus loin dans son raisonnement. Oui, ouvrir sa maison à des étrangers en difficulté est une belle façon d’aider, mais apprendre sur les épreuves qu’ont dû et doivent surmonter les Ukrainiens nous a aussi rapprochés comme famille
, pense Jeff Vosburgh.
Si vous êtes en réflexion par rapport à pouvoir jouer ce rôle, moi je dis : plongez! C’est une expérience magnifique et vous n’allez pas le regretter.
Avec des informations de Laurence Brisson Dubreuil