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La réforme de la santé entraînera une centralisation, déplorent des syndicats de l’Est

Un homme parlant devant un écran bleu.

Le ministre de la Santé et des Services sociaux Christian Dubé a présenté mercredi sa nouvelle réforme du système de la santé.

Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot

Radio-Canada

La réforme du réseau de la santé présentée mercredi par le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, est accueillie avec scepticisme dans l'Est-du-Québec.

Cette nouvelle réforme prévoit la création de Santé Québec, l'agence qui sera responsable des activités liées au système de santé. Cette agence deviendra l’employeur unique de tous les salariés en santé.

Or, les syndicats émettent des réserves face aux changements proposés. Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord de la CSN, assiste à une troisième réforme depuis son arrivée en poste.

Chaque fois, ce qu'on a promis à la population et aux travailleurs, c'est qu'on allait améliorer les performances du réseau. […] "Il va avoir moins de temps d'attente à l'urgence, vous allez avoir accès à un médecin de famille plus facilement". […] Ce n'est pas arrivé, dit-il.

Le président de la CSN Côte-Nord, Guillaume Tremblay devant la caméra et un micro de Radio-Canada.

Le président du Conseil central Côte-Nord de la CSN, Guillaume Tremblay. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Benoit Jobin

Guillaume Tremblay croit que la création de Santé Québec provoquera une plus grande centralisation. On parle de passer de 34 employeurs à un seul. […] On veut aussi passer de 136 conventions collectives à quatre. Ça aussi, pour moi, c'est de la centralisation. En fait, on est à la même place que ce qu'on avait eu comme réforme de M. Barrette, affirme-t-il.

Le président du Syndicat des infirmiers, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes de l'Est du Québec (SIIIEQ), Pier-Luc Bujold, est du même avis.

Selon lui, le fusionnement des conventions collectives nuira aux régions.

« Du moment qu'il y a une seule convention qui s'applique pour l'ensemble du réseau québécois, quelle sera l'épingle du jeu, par exemple de la Gaspésie, dans les conditions de travail? »

— Une citation de  Pier-Luc Bujold, président du Syndicat des infirmiers, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes de l'Est du Québec
Pier-Luc Bujold, photographié lors de la manifestation du 30 avril.

Le président du SIIIEQ, Pier-Luc Bujold. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Roxanne Langlois

Par cette modification, les travailleurs pourront désormais changer d'établissement, ou de région, sans perdre leur ancienneté. Le gouvernement souhaite ainsi créer une banque de personnel mobile qui pourra venir en aide aux régions qui manquent de personnel.

Guillaume Tremblay craint toutefois que ces nouvelles dispositions compromettent au contraire la rétention de la main-d'œuvre en région. Le CISSS Côte-Nord a beaucoup de difficulté au niveau de la rétention de la main-d'œuvre. Donc, s'il y a quelqu'un qui peut se prévaloir de son ancienneté pour aller dans un poste dans les grands centres, moi, je pense que ça va accentuer le problème, explique-t-il.

La coordonnatrice du secteur de la santé et des services sociaux au Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), Karine Cabana, craint aussi que cette réforme cause un roulement de personnel en région, et affecte ainsi les conditions de travail des employés et la qualité des services.

« Collectivement, pour les soins à la population, il y a quand même une inquiétude. »

— Une citation de  Karine Cabana, coordonnatrice du secteur de la santé et des services sociaux au SCFP

Est-ce qu’on va se retrouver avec certaines régions qui vont devenir des plaques tournantes pour de nouveaux diplômés qui vont venir chercher leur ancienneté, leur permanence, et qui vont quitter par la suite vers d’autres milieux? se questionne-t-elle.

Optimisme au CISSS de la Gaspésie

De son côté, le directeur régional de santé publique en Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, le Dr Yv Bonnier-Viger, se dit encouragé par la démarche du gouvernement du Québec.

Au sortir de nos trois ans de pandémie, on a tous été confrontés à certaines limites à un certain moment donné. Je pense que de réfléchir à comment on peut améliorer les choses, ce n'est qu'une bonne position de départ, indique-t-il.

Yv Bonnier-Viger pendant le Colloque sur l'autonomie alimentaire à Gaspé.

Yv Bonnier-Viger, directeur régional de santé publique en Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Guillaume Whalen

Le Dr Bonnier-Viger croit par ailleurs que cette réforme, qui prévoit l'ajout de gestionnaires dans tous les établissements de santé, viendra corriger certaines erreurs commises par l'ex-ministre de la Santé, Gaétan Barrette.

C'était déjà évident qu'en coupant de la façon dont il a coupé dans les différents postes de gestionnaire un peu partout, qu'on allait avoir de sérieux problèmes, conclut-il.

Avec les informations d'Isabelle Damphousse et de Laurence Vachon

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