Fin de l’édition papier du samedi de La Tribune et de la Voix de l’Est à la fin de l’année

La Coopérative embauche 350 employés dans ses six journaux, soit le Soleil, le Droit, le Quotidien, la Voix de l’Est, la Tribune et le Nouvelliste. L’article du Soleil précise entre autres qu’à terme, une centaine de postes pourraient être abolis dans l’ensemble des six journaux , en évitant toutefois des mises à pied. 

La journaliste à la Tribune et présidente du Syndicat des employées et employés de la Tribune (CSN), Karine Tremblay, indique que la nouvelle de l'abandon du papier n'est pas surprenante pour les employés. On parle de virage numérique depuis tant d'années. On s'apprête à finir de prendre la courbe, donc ça veut dire, à un moment donné, que notre modèle devient numérique, que cet abandon-là du papier était dans dans la mire et dans les projets depuis depuis longtemps, constate-t-elle.

L'abolition d'une centaine de postes était aussi prévisible. Pour ce qui est de la volonté de l'employeur de restreindre un peu les équipes pour la bonne santé financière de la COOP dans ce nouveau modèle-là, on savait qu'il y aurait nécessairement des changements dans la structure. Là, on a appris que ça s'en vient, ça se précise davantage. On va s'asseoir avec l'employeur. Tout ça va se faire vraiment de concert avec les syndicats, assure-t-elle.

La directrice générale de CN2i, Geneviève Rossier, abonde dans le même sens. Elle fait remarquer que le groupe est en gel d'embauches depuis décembre 2022. Sur les 100 postes, il y en a déjà plusieurs qui sont vacants par attrition, et où les gens ne seront pas remplacés. Ensuite de ça, toutes les fonctions, évidemment, qui sont liées à la production du papier, ce sont des fonctions dont l'entreprise n'aura plus besoin dans un univers où on ne publiera plus de papier. Alors ces postes-là vont être appelés à disparaître. Et puis en terminant, on va lancer au mois de juin un programme de départs volontaires, explique-t-elle.

Le début d'autre chose

La COOP est cependant loin de sa situation de 2019, alors que des journaux avaient frôlé la fermeture, soutient Karine Tremblay. On est vraiment ailleurs, au sens où il y a quand même un projet qui se déploie et on a travaillé très fort de concert avec l'employeur pour trouver des voies de passage et arriver à trouver un projet, mais aussi un modèle COOP qui fonctionne, qui a une vision et une pérennité dans le temps.

« La fin du papier, c'est le début d'autre chose aussi.  »

De plus en plus, les gens s'informent sur le numérique et de moins en moins dans le papier, donc nos auditoires ne sont pas différents des autres. [...] Au cours de la dernière année, notre courbe d'abonnements papier était en en diminution constante, tandis que notre courbe du nombre d'abonnements numériques était, et est toujours, en croissance, ajoute Geneviève Rossier.

« Avec les moyens qu'on a, puis les pressions financières qu'on vit, on n’a plus les moyens de supporter l'information sur deux plateformes aussi différentes que le papier et le numérique. »

Nouvelles applications mobiles

Les six médias du groupe doivent par ailleurs bientôt lancer de nouvelles applications mobiles.

Présentement, on présente sur le mobile essentiellement ce qui est une réplique d'une version du journal qui sort une fois par jour. Maintenant, on s'en va vers une application qu'on peut appeler dynamique, c'est-à-dire une application qui va pouvoir être mise à jour selon les besoins de l'actualité, selon ce qui se passe, donc on ne sera plus confinés dans un modèle qui se publie seulement une fois par jour, souligne Geneviève Rossier.

CN2i espère par ailleurs convertir autant de lecteurs que possible vers les abonnements numériques, indique-t-elle.

Après 110 ans à Sherbrooke, l’imprimerie de la Tribune avait fermé ses portes en février 2020, et ses activités avaient été transférées à Anjou. La coopérative avait ensuite mis fin à son édition papier, sauf le samedi, en mars 2020.