L’exploitation forestière dans l’Intérieur de la C.-B. menace le saumon coho

On retrouve le saumon coho dans la plupart des cours d'eau de la côte britanno-colombienne et dans plusieurs rivières du Pacifique nord-ouest, de la Californie jusqu'à l'Alaska, mais principalement entre le fleuve Columbia et le bras Cook Inlet (Alaska).
Photo : Shutterstock
Une nouvelle étude menée par l’Université Simon Fraser et Pêches et Océans Canada affirme que l’exploitation forestière dans l’Intérieur de la Colombie-Britannique fait augmenter la température de l’eau des rivières et pose une menace pour la survie du saumon coho.
La recherche, publiée dans le Canadian Journal of Fisheries and Aquatic Sciences, a notamment passé en revue 28 affluents de la rivière Thompson Nord, entre Kamloops et Valemount.
Les résultats indiquent que plus l’exploitation forestière est intensive près des cours d’eau supérieurs de la rivière, plus la température de l’eau est élevée durant l’été.
Parmi les affluents où des arbres ont été coupés entre 1970 et 2019, les zones où environ 35 % des arbres ont été coupés ont vu la température de l’eau supérieure d'environ 3,7 degrés aux zones où seulement 5 % des arbres avaient été coupés.
Plus un sol est nu, plus la neige qui le recouvre l’hiver fond rapidement et s’écoule dans les rivières, ce qui laisse moins d’occasions d’être absorbée dans le sol
, explique l’auteur principal de l’étude, Dylan Cunningham, biologiste auprès de Pêches et Océans Canada.
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Dylan Cunningham ajoute que les zones exploitées affichent aussi un débit d’eau moins élevé comparativement aux bassins versants recouverts d'un important manteau forestier. Les variations de température ont ainsi plus de chances de se produire.
« Une augmentation de la température de l'eau rend les saumons plus vulnérables aux maladies et aux prédateurs, et réduit leurs chances de frayer. Si les températures sont trop élevées, les saumons meurent. »
Ce n’est pas la première fois que des scientifiques tirent la sonnette d’alarme au sujet des impacts de l’augmentation des températures et des vagues de chaleur sur les espèces de saumons.
Il y a deux ans, l’organisme écologique BC Wildlife Federation a signalé des températures de plus de 23 degrés dans la rivière Okanagan, ce qui avait forcé des populations de saumons sockeye à stopper leur migration.
Cette étude montre une nouvelle fois que l’exploitation forestière menée actuellement en Colombie-Britannique n’est pas durable
, déclare Jesse Zeman, directeur de la BC Wildlife Federation.
Il n’est pas surpris par ces résultats sur le saumon coho, considéré en voie de disparition dans cette région par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC).
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L'étude parue dans le Canadian Journal of Fisheries and Aquatic Sciences (Nouvelle fenêtre) (en anglais)