Ouverture d’un site spirituel autochtone à Edmonton

Lewis Cardinal, chef de projet, se tient à l'intérieur du foyer de kihciy askiy nouvellement ouvert, un site sacré pour les cérémonies et les prières autochtones.
Photo : Radio-Canada / Samuel Martin
Un nouveau site culturel autochtone est désormais ouvert au public dans le parc Whitemud, près du centre-ville d’Edmonton. Après discussions, l'appellation kihcihkaw askî, qui signifie « terre sacrée » en langue crie, a été adoptée.
Il y a des centaines d’années, c’est dans ce lieu que se rendaient les Autochtones pour collecter de l’ocre ou des plantes médicinales.
Le chef du projet, Lewis Cardinal, explique que les communautés autochtones n’ont pas de lieu facile d’accès comme une église, une mosquée ou une cathédrale.
« Cette terre sacrée représente cela pour nous. Maintenant, nous n’aurons plus à quitter la ville pour effectuer les cérémonies de guérison qui sont nécessaires à notre bien-être. »
Le projet de 6,5 millions de dollars est une collaboration entre des communautés autochtones, des aînés et la Ville d'Edmonton. Kihcihkaw askî est le fruit d'une vision vieille de plus de 16 ans.
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Des aînés et des dirigeants de la communauté ont reconnu l'importance d'un tel site pour renforcer le sentiment d'appartenance dans une époque où de plus en plus d'Autochtones s'installent dans les centres urbains.
Sur le site, non loin d’un énorme foyer en métal destiné à chauffer les pierres pour les sueries, un amphithéâtre permet à tous et toutes de se réunir et de raconter des histoires.
Huit portes, orientées vers différentes directions, peuvent accueillir les traditions spirituelles de plus de 60 Premières Nations habitant le territoire.
« Quand nous sommes assis ensemble et que nous partageons en tant que membres d’une même famille, nous apprenons et nous créons des possibilités et un lieu de créativité qui peut changer l’avenir. »
Avec ce nouveau site, Edmonton a déjà inspiré d’autres villes canadiennes à faire la même chose, comme Toronto et Winnipeg.
Un lieu de partage
Le site spirituel compte déjà parmi ses visiteurs des membres de la Commission des droits de la personne de l'Alberta ainsi que des étudiants des écoles catholiques et publiques d'Edmonton. Mardi, 10 enfants autochtones et non autochtones ont fait une course en raquettes et ont appris à se purifier par la fumée.
Emry Riemer, une jeune fille de neuf ans, était parmi eux. Elle fréquente un camp d’apprentissage de la Yellowhead Indigenous Education Foundation, fondé sur des méthodes d'enseignement et d'apprentissage traditionnelles et expérimentales.
Elle souligne qu’il est important d’en apprendre plus sur les autres cultures. De cette façon, on comprend mieux les autres peuples
, explique-t-elle. On développe de l’empathie pour les autres.
Avec les informations d’Andrea Huncar