Transport structurant : la phase 2 dès le début des travaux du tramway, selon le maire
Bruno Marchand et Pierre-Luc Lachance ont visité le chantier d'une nouvelle ligne de tramway en construction au centre-ville d'Helsinki.
Photo : Radio-Canada / Olivier Lemieux
Le maire de Québec, Bruno Marchand, souhaite que l’élaboration de la phase deux du projet de transport structurant se fasse dès que la première phase, la construction du tramway, va débuter.
Il a fait cette déclaration mercredi, en marge de la visite d’un chantier de construction d’une nouvelle ligne de tramway à Helsinki, en Finlande.
Bruno Marchand a déjà dit à plusieurs reprises, dans le passé, qu'il voulait une phase deux, mais demeurait plus vague sur l’échéancier.
L’automne dernier, il parlait d’une phase deux en temps et lieu
lors de son voyage à Paris. Aujourd’hui, il est plus précis.
Visite d'un chantier
Au terme d’une journée à se familiariser avec le système de transport collectif de Helsinki, Bruno Marchand dit vouloir accélérer les choses
. Il a visité un chantier de construction d’une ligne de tramway près du centre-ville, un tronçon de 4,5 km qui sera livré en 2024.
On n’attendra pas que la ligne soit terminée avant d’aller de l’avant avec un plan plus large. C’est sûr que si on attend huit ans, dix ans pour mettre la phase deux en place, ça veut dire qu’on va avoir la phase deux dans 20 ans. On va mal desservir les gens du nord et je ne veux pas ça
, souligne-t-il.
Plus de 100 ans de tramway
Le tramway d’Helsinki est un des plus vieux d’Europe. La première ligne a été lancée en 1891. Au total, 52 kilomètres de rails parcourent maintenant la ville.
Présentement, trois projets de prolongements sont en cours pour un total de 40 km. D'ici 2040, la Ville espère avoir un réseau de tramway d’une longueur de 142 kilomètres.
Ils ont des lignes de tramway depuis très longtemps. Quand tu as quelque chose de visuel, de confortable, que tu peux prendre, tu peux réaliser que c’est intéressant. Ça donne le goût d’aller plus loin. C’est plus facile d'amener les gens à dire regardez, c’est ça que ça donne
, observe le maire de Québec.
« Une fois qu’il y a une ligne d’installée, les gens en veulent d’autres, en veulent plus et pour Québec, ça va en prendre plus. »
Ponts interdits aux véhicules
Un des trois projets en cours est la construction de la ligne de tramway Crown Bridge. Il vise à relier des îles au centre-ville de Helsinki.
Cette ligne va comprendre trois ponts interdits à la circulation automobile. Seuls les tramways, les piétons et les cyclistes pourront traverser.
Helsinki a également développé des trajets de trains légers pour relier les banlieues et compte ajouter 130 kilomètres à son réseau de pistes cyclables d’ici 2030.
Présentement, la Ville compte 50 km de pistes cyclables sécurisées le long d’artères majeures.
Les projets d’Helsinki sont salués par le directeur général du Conseil régional de l'environnement.
Tout le monde avance en même temps, au même rythme et ça donne des résultats. Au centre-ville, l’auto représente seulement 20 % des déplacements et même en banlieue plus éloignée, c’est juste 40 % des déplacements
, mentionne Alexandre Turgeon.
Bruno Marchand souligne lui aussi l’importance de développer plusieurs modes de transport collectifs et actifs. Il cite en exemple le projet à Vélo. Jusqu’à présent, les 400 vélos électriques en location ont permis aux usagers de faire 185 000 déplacements dans la capitale.
Phase 2 à définir
Le maire ne sait pas encore quels moyens de transport seront préconisés pour la réalisation de la phase deux du réseau de transport structurant.
Une fois que c’est installé, les gens en veulent plus. Peu importe le transport structurant, les gens l’utilisent. Aller vers le nord, c’est nécessaire. Aller servir les gens où ils sont. On va travailler pour ça
, affirme Bruno Marchand.
Selon des données citées par le maire, 64 % des gaz à effet de serre (GES) à Québec sont causés par les transports. Dans ce contexte, il faut s’inspirer d’Helsinki et agir rapidement pour réduire l’utilisation de l’automobile, clame le directeur général de Vivre en ville.
Ce qui me fascine, c’est qu’on est dans un autre paradigme ou on arrête de faire ce qui a contribué au problème à la base. Ce qui contribue à nos problèmes en matière de congestion, de GES en matière de transports, c’est le nombre de routes qu’on multiplie constamment
, lance Christian Savard.
Avec les informations d’Olivier Lemieux.