Au moins 22 itinérants sont morts à Hamilton en l’espace de 6 mois

Un campement de sans-abri sur l'avenue Ferguson Nord, en août 2020
Photo : Radio-Canada / Bobby Hristova/CBC News
Au moins 22 personnes sans abri ont trouvé la mort à Hamilton entre juin et novembre 2022, selon des chiffres de la Ville. C’est près de deux fois plus que lors des six mois précédents.
Ce bilan est toutefois identique à celui effectué sur la même période en 2021, ce qui ne rassure pas les groupes qui militent pour les droits des itinérants.
Durant la période de décembre 2021 à mai 2022, 12 personnes sont mortes, selon le groupe de professionnels de la santé qui compile les décès dans la population depuis un peu plus d’un an et demi.
Surdoses et morts violentes sont les principales causes
Leurs chiffres montrent également que 22 personnes sont mortes entre juin et novembre 2021, et précisent que les surdoses sont la principale cause de décès.
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Trente-six pour cent des morts sont dans des circonstances comme des homicides, des incendies, des suicides, des blessures traumatiques; et 41 % meurent par surdose
, explique dans un communiqué le groupe de recherche Deaths in the Hamilton Homeless Population.
Les membres du groupe de recherche indiquent aussi qu'ils ont été mis au courant de plusieurs décès par surdoses dans des refuges depuis la fin octobre 2022, dont certains n'étaient parfois pas inclus dans les données qu’ils avaient à leur disposition.
Dans la lignée de la stratégie nationale sur le logement et du Code des droits de la personne, nos rues, nos refuges, nos hôpitaux et nos prisons doivent devenir plus que des espaces d’urgence vers lesquels les gens sont déplacés et où ils se font dire d’attendre dans l’espoir de quelque chose de mieux. Plus que tout, nos données montrent l’urgence de répondre à la précarité créée par une vision du profit aux dépens des vies humaines
, ajoute le communiqué.
Les 22 personnes mortes étaient des hommes
Selon les mêmes données, la moyenne d’âge des personnes ayant perdu la vie est de 43 ans, soit à peine plus que la moitié de l’espérance de vie de la population canadienne, et tous étaient des hommes.
Jusqu'à 80 % d’entre eux n'avaient pas d'endroit pour vivre depuis plus d’un an et seulement huit des personnes décédées étaient dans un refuge.
Le pire mois est celui de septembre, suivi par octobre.
La plupart des personnes mortes souffraient de problèmes de santé mentale ou de troubles liés à l’usage de drogues. Dans les mois précédant leur décès, cinq d’entre eux avaient été vus aux urgences tandis que quatre étaient bannis des refuges.
Ces chiffres, dont chacun représente une vie humaine, montrent l’importance critique d'obtenir et de fournir des logements permanents et abordables avec un accès total à une protection pour les locataires afin d’assurer une équité de santé et de sécurité pour tous les membres de nos communautés
, indique le groupe de chercheurs.
Nous continuons de voir les dégâts des lois sur les drogues toxiques qui se reflètent dans les chiffres élevés de surdoses et des morts par intoxication. Localement, des exemples de refuges basés sur des stratégies de réductions de risques existent déjà
, ajoute-t-il.
Selon la Ville de Hamilton, en février, plus de 1465 personnes étaient sans abri dans la ville. Les données précisent aussi que 345 personnes ont trouvé un logement dans les 12 derniers mois. La capacité des refuges en ville s’élève à 328 lits et à 62 chambres pour les familles.
D’après les informations de Saira Peesker, de CBC