Le remboursement d’épicerie du budget fédéral jugé insuffisant par certains Winnipégois

Selon Ottawa, les personnes seules à faible revenu recevront jusqu’à 234 $ à travers ce remboursement unique , tandis qu’un couple avec deux enfants pourra recevoir jusqu’à 467 $.

Certains Winnipégois, comme Richard Jowett, affirment que cet argent peut aider à court terme, mais estiment que plus d'action est nécessaire pour aider les personnes qui ont des revenus fixes à sortir de la pauvreté.

 L’aide sociale ne me donne que 508 $ par mois, dont 500 $ pour le loyer. Il me reste donc 8 $ , raconte Richard Jowett, qui a récemment perdu l’emploi qu’il occupait depuis 24 ans.

Ce dernier ne peut pas bénéficier des prestations de l’assurance-emploi fédérale car son ancien employeur n’a pas fait les formalités nécessaires.

Richard Jowett a pris du retard dans le paiement de son loyer et s’est retrouvé sans abri pendant cinq mois avant qu’un groupe local ne l’aide à trouver un appartement peu coûteux dans le quartier Winnipeg-Nord.

Il ajoute qu’il se rend maintenant à la banque alimentaire du Bear Clan pour survivre, une chose qu'il n'a jamais faite auparavant.

La banque alimentaire gérée par l'organisme Bear Clan est située sur l'avenue Selkirk, dans le nord du quartier de North End à Winnipeg. Cette circonscription fédérale est l'une des plus pauvres du Canada.

La Winnipégoise Audrey Copley s’est également retrouvée à la banque alimentaire, pour la première fois depuis des années. Elle bénéficie d’une assurance invalidité et affirme que les paiements mensuels ne suivent pas le coût de la vie.

Elle souligne qu’elle aime aller dans les magasins pour acheter de la nourriture et d’autres choses, mais certains prix sont élevés.

 Lorsque vous payez vos factures et des choses comme le câble et le téléphone, il vous reste un peu d’argent, mais pas beaucoup , précise Audrey Copley.

Maurice Lahey indique qu’il survit « de justesse ».

Photo : Radio-Canada / Randall McKenzie

De son côté, Maurice Lahey, qui trouve des emplois temporaires chaque fois qu’il le peut, dit qu’il survit  de justesse .

« Il est évident qu’il n’y a pas beaucoup d’efforts déployés pour lutter contre ces problèmes. Pas assez, en tout cas.  »

 Je ne pense pas qu’une personne doive travailler de longues heures pour un faible salaire juste pour subvenir à ses besoins de base , explique-t-il.

Un défi parmi d’autres

Face à la flambée des prix des denrées alimentaires et à la forte demande, l’organisme Bear Clan se bat tant bien que mal pour aider les gens à se nourrir.

La responsable des opérations de l’organisme, Roberta Delorme, explique que les produits agricoles et la viande sont rares, mais qu'ils essaient de faire de leur mieux.

 Nous devons diviser les paquets de raisins ou de tomates, par exemple. C’est une situation déchirante, mais c’est tout ce que nous pouvons faire , indique Mme Delorme.

Roberta Delorme, mentionne que l'organisme fait de son mieux pour répondre aux besoins de sa clientèle.

Photo : Radio-Canada / Randall McKenzie

Cependant, la hausse des prix des produits alimentaires n’est pas le seul problème, dit-elle. Les loyers augmentent également, ce qui fait que les familles ont besoin d’une aide supplémentaire.

Roberta Delorme estime que le gouvernement doit trouver des solutions à plus long terme, car  il n’est pas possible que les salaires soient bas et que les logements soient si chers .

Parmi les autres mesures d’accessibilité financière promises dans le nouveau budget fédéral figurent l’augmentation de la couverture des soins dentaires pour les Canadiens à faible revenu, des économies d’impôt pour les acheteurs d’une première maison et une augmentation de 40 % du programme canadien de bourses d’études.

Avec les informations d'Emily Brass