Québec veut se retirer avec compensation du programme de soins dentaires fédéral
Le ministre Girard souhaite que le Québec reçoive sa part des fonds destinés au programme d'assurance dentaire du gouvernement fédéral.
Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel
Le gouvernement du Québec veut un droit de retrait du programme de soins dentaires fédéral, assorti d’une compensation d'environ trois milliards de dollars sur cinq ans.
Réagissant au budget fédéral, le ministre québécois des Finances, Eric Girard, a expliqué mercredi que le Québec avait déjà son programme de soins dentaires.
« Avant de créer de nouveaux programmes, il faut financer adéquatement ceux qu’on a déjà. »
Réponse du berger à la bergère
Questionné au sujet de la demande du gouvernement du Québec, le premier ministre canadien, Justin Trudeau, s’est montré ferme tout en se disant ouvert à discuter avec son homologue provincial François Legault.
« On est là pour s’assurer que les Québécois comme tous les Canadiens ont accès à des soins dentaires. »
Les soins dentaires sont une priorité pour tout le monde. On va continuer à travailler avec tous les premiers ministres des provinces sur les soins de santé pour livrer [le programme de soins dentaires] à l’échelle du pays.
Ce n’est pas une chicane, a ajouté M. Trudeau. On a [décidé] que tous les Canadiens allaient avoir accès aux soins dentaires […] Si les provinces veulent travailler avec nous pour livrer chez elles, on va être là pour cette conversation.
Le budget fédéral déposé mardi poursuit l'implantation d'un programme de soins dentaires dont le coût est évalué à 13 milliards de dollars sur cinq ans.
Contrairement aux conservateurs de Pierre Poilievre et aux bloquistes d’Yves-François Blanchet, qui entendent voter contre le budget fédéral, le Nouveau Parti démocratique (NPD) a annoncé qu’il allait l’appuyer.
Aussitôt le budget de la ministre des Finances, Chrystia Freeland, rendu public, le chef néo-démocrate Jagmeet Singh a exprimé sa satisfaction lors d'une mêlée de presse dans le foyer de la Chambre des communes.
« On est fier du fait que les soins dentaires sont là. On est fier du fait qu'on a forcé ce gouvernement à mettre plus d'argent dans les poches des gens. »
Québec salue les investissements pour la transition énergétique
Pour ce qui est du reste du budget, notamment les investissements dans la transition énergétique, le ministre québécois des Finances se dit satisfait.
« Nous saluons les sommes pour la transition énergétique et la décarbonation de l’économie, notamment le fait qu’Hydro-Québec serait admissible pour l’électricité et toute la filière batteries du Québec. C’est positif. »
On y voit un effort important. Ça va aider pour la production de l’hydro-électricité [...] Les crédits d’impôt sont pertinents. Ce sont de bonnes mesures
, a-t-il ajouté.
Le texte prévoit des investissements totaux de 80 milliards de dollars sur 10 ans et une enveloppe de 20 milliards de dollars de la Banque de l’infrastructure du Canada pour du financement stratégique.
Un montant de 26 milliards sera consacré à un crédit d’impôt remboursable de 15 % pour les investissements dans l’électricité propre, et 11 milliards seront octroyés à la création d’un crédit d’impôt remboursable de 30 % pour les investissements dans les technologies propres.
Ces trois mesures viennent s’ajouter aux 23 milliards de dollars déjà annoncés dans la mise à jour économique de l’automne dernier pour la mise en place d'un crédit d’impôt destiné aux investissements dans l’hydrogène propre.