Baisse d’achalandage sur les ponts : plus de transparence réclamée au sujet du 3e lien

Pour l’ensemble de l’année 2022, on a observé que le débit journalier moyen sur les deux ponts à Québec a chuté de 13 % par rapport à 2019.
Photo : Radio-Canada
La baisse d’achalandage constatée par le ministère des Transports et de la Mobilité durable (MTMD) sur les ponts de Québec et Pierre-Laporte est un indicateur clair et net, pour les partis d’opposition, que le projet de troisième lien doit être abandonné.
Selon les plus récentes données du ministère, obtenues par Radio-Canada, en janvier dernier, près de 17 000 véhicules de moins ont emprunté chaque jour les ponts Pierre-Laporte et de Québec par rapport à 2019.
Pour l’ensemble de l’année 2022, on observe également que le débit journalier moyen sur les deux ponts a chuté de 13 % par rapport à 2019.
Pas de 3e lien
[C'est] une autre tuile supplémentaire, une autre porte qui s’ouvre enfin pour M. Legault pour annoncer ce qu’on a tous compris qui arriverait tôt ou tard, c’est-à-dire qu’il n’y en aura pas de troisième lien
, a affirmé mercredi matin un député de Québec solidaire, Alexandre Leduc.
Transparence réclamée
Les partis d’opposition accusent la Coalition avenir Québec (CAQ) de tarder à rendre les études disponibles. Mardi à l’Assemblée nationale, le premier ministre François Legault a promis de dévoiler dans les prochaines semaines les études à jour concernant le projet de troisième lien entre Québec et Lévis.
On attend toujours les études de la CAQ sur le troisième lien. On se souviendra qu’elles n’étaient pas disponibles pendant la campagne électorale. On était censé les avoir en début d’année. On attend toujours les études
, a souligné le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon.
On se fait niaiser
, a ajouté un député de cette formation, Pascal Bérubé.
« Moi, je garde mon sapin de Noël à la maison, parce que tant que je n'ai pas eu les études sur le troisième lien, dans ma tête, c'est encore le début de l'année. »
Le libéral André Fortin s’est montré cynique envers la ministre des Transports.
Les contribuables québécois se sont fait niaiser par la ministre Guilbault. Elle est allée au micro d’une conférence de presse pour vous dire : "On avait promis le début d’année. Est-ce que le début d’année, pour vous, c’est fin mai, fin juin?" Moi, j’arrête de dire "bonne année" au monde le 10 janvier. Si Geneviève Guilbault pense qu’on est encore en début d’année, je lui souhaite bonne année, Geneviève
, a-t-il lancé.
Méthode questionnée
Le maire de Québec, en mission en Scandinavie, a lui aussi commenté ces données. Il n’y voit pas pour autant un signe selon lequel le projet de troisième lien devrait être abandonné. Bruno Marchand remet plutôt en question la méthode utilisée par le ministère.
Quels seront les chiffres dans 5, 10, 15 et 20 ans? C’est ça qui m’importe. Quand les gens nous disent qu’il n’y a pas tant de circulation à Québec, eh bien, dans 30 ans, il va y en avoir beaucoup plus. Ce sont des gens qui entrent dans un réseau routier qui n’est pas plus large. Il faut développer la capacité sur les ponts
, a-t-il avancé.
Rien du fédéral
Le député fédéral de Québec, Jean-Yves Duclos, répète qu’il n’est pas question qu’Ottawa finance le troisième lien.
Des études doivent être dévoilées par le gouvernement du Québec. Nous les attendons tous. Le gouvernement canadien a déjà annoncé qu’il n’investissait plus dans de nouvelles autoroutes et certainement pas dans des milieux urbains fragiles
, a-t-il mentionné.
Les données du ministère Duclos et les critiques des partis d’opposition ne semblent pas ébranler Geneviève Guilbault.
On va dévoiler dans les prochaines semaines les études à jour, qui comptent les effets du télétravail. Ça fait longtemps que les gens de Québec demandent un troisième lien. On est toujours déterminés à faire un troisième lien
, a fait savoir par écrit le cabinet de Geneviève Guilbault.