Réactions partagées au projet de loi sur l’encadrement du travail des enfants

De nombreux acteurs du milieu touristique comptent sur le travail des jeunes pour atténuer la pénurie de main-d’œuvre. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada
Le projet de loi 19 sur l'encadrement du travail des enfants présenté mardi par le ministre du Travail, Jean Boulet, a suscité des réactions partagées dans le Bas-Saint-Laurent. D’une part, les entrepreneurs et les acteurs du milieu des affaires trouvent que cette loi les prive de ressources essentielles, particulièrement en temps de pénurie de main-d’œuvre. D’autre part, des organismes soulignent les bienfaits qui pourraient découler de cette loi en ce qui a trait au cheminement scolaire des jeunes.
Cette loi interdira le travail des enfants de moins de 14 ans, peu importe le consentement parental de ceux-ci. Le nombre d'heures de travail hebdomadaires sera d’ailleurs limité à 17 pour tous les enfants assujettis à l’obligation de fréquentation scolaire.
La directrice générale de la Chambre de commerce de Kamouraska-L’Islet, Nancy Dubé, se surprend du projet du gouvernement québécois. J’ai été flabbergastée. On est dans une période où est-ce qu’on cherche des solutions, dit-elle. Celle-là, je ne l’ai pas vue venir.
Selon Emma Savard, directrice générale de la démarche de concertation Cosmoss, un organisme voué à la scolarisation des jeunes, il s’agit toutefois d’une loi essentielle à la réussite scolaire des élèves. On est favorables, surtout pour ce qui est de la limite du nombre d’heures travaillées par semaine.
Mme Savard note que dans les MRC de La Mitis et de La Matapédia, 60 % des garçons vont chercher un diplôme secondaire en sept ans plutôt que cinq, alors que la cible de diplomation en sept ans est de 90 % au Québec. C’est un retard que le travail en bas âge ne doit pas exacerber, selon elle.
Les personnes qui ont des avis divergents à propos de ce projet de loi s'entendent cependant sur l'importance d'une jeune main-d'œuvre durant la période estivale.
Pour Emma Savard, de la démarche de concertation Cosmoss, le travail l’été peut être utile au développement d’un enfant et intéressant pour développer son autonomie
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Pour le restaurateur Stéphane Gagné, les jeunes constituent une main-d’œuvre essentielle durant la saison touristique.
L'entrée en vigueur de cette loi n’est pas prévue avant le 1er septembre prochain, au soulagement du copropriétaire du Snack Bar D’Amours. Au moins, pendant la période achalandée de l’été, on va pouvoir passer à travers avec les jeunes en place.