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Il faut construire plus et plus vite en Colombie-Britannique, indique un rapport

Un chantier de construction.

Malgré les chantiers de construction qui pullulent dans la région de Vancouver, l'offre n'arrive pas à suivre la demande.

Photo : Radio-Canada / Noémie Moukanda

L’association représentant des agents immobiliers de la Colombie-Britannique, la British Columbia Real Estate Association (BCREA), estime que la construction de logements doit atteindre des niveaux sans précédent afin de compenser l’impact d’une immigration record dans la province.

Dans son dernier rapport, la BCREA avance que la province doit construire, au cours des cinq prochaines années, 25 % de maisons de plus qu’à l’habitude, soit 43 000 habitations achevées chaque année. Ce rythme doit aussi être maintenu annuellement pour répondre à la demande croissante en matière de logements étant donné la trajectoire de la courbe migratoire.

La politique fédérale de l’immigration

L’association croit que deux politiques importantes du gouvernement fédéral en matière d’immigration vont façonner la demande de logements en Colombie-Britannique au cours des trois prochaines années. Il s’agit de l'interdiction de l’achat de résidences canadiennes par des étrangers et des cibles d'immigration record.

En effet, depuis le 1er janvier, les non-Canadiens qui viennent s’installer au pays ne peuvent acheter un bien immobilier au cours de leurs deux premières années de résidence, sauf s'ils sont résidents permanents.

Deuxièmement, souligne le rapport, le Canada a l'intention d'accueillir, en trois ans, près de 1,5 million de nouveaux résidents permanents pour répondre aux pénuries sur le marché du travail.

Selon l’économiste en chef de la BCREA, Brendon Ogmundson, ce niveau d'immigration exercera une pression supplémentaire sur un marché du logement déjà confronté à un manque d'offres, entraînant une concurrence accrue pour les logements disponibles et une pression à la hausse sur les prix.

« Nous devons continuer à construire le même nombre de logements, mais les mettre sur le marché beaucoup plus rapidement, environ deux fois plus vite. »

— Une citation de  Brendon Ogmundson, économiste en chef, BCREA
Quatre travailleurs de la construction travaillent sur un toit en été.

Le délai de construction des habitations est trop long, estime la BCREA.

Photo : Getty Images / Greenseas

Un outil pour une stratégie du logement

Selon la BCREA, la Colombie-Britannique devrait accueillir environ 217 500 nouveaux résidents permanents entre 2023 et 2025, soit près du double des niveaux d'immigration moyens historiques.

Dans ce contexte, Brendon Ogmundson croit que ce rapport constitue un moyen de rappeler à tous les ordres de gouvernement que nous ne pouvons pas ignorer l'offre de logements comme nous l'avons fait ces 10 dernières années. On parle beaucoup de différents programmes sur l'abordabilité du logement.

Une analyse à nuancer

Qu'il faille construire davantage et plus vite, c’est une conclusion exacte et véridique, reconnaît l’avocat spécialisé en immigration, Richard Kurland. Par contre, il pense qu’il est important de nuancer la situation migratoire qui soutient ce rapport.

Ce n'est pas le statut de résident permanent qui crée la condition, mais celui du statut temporaire. Les immigrants, auxquels le programme fédéral fait référence et qui recevront leur statut de résidents permanents, sont déjà ici, ils sont déjà en train de louer et d’acheter, précise M. Kurland.

« C’est l’inventaire des personnes qui sont physiquement présentes au Canada avec un statut temporaire qui met de la pression sur l’habitation. »

— Une citation de  Richard Kurland, avocat spécialisé en immigration

Par ailleurs, la mesure interdisant aux nouveaux arrivants d’acheter une propriété constitue un facteur minime, affirme l’expert en immigration, étant donné toutes les lacunes qu’elle comporte. Selon l’avocat, il est aussi nécessaire, lorsqu’on met en parallèle immobilier et immigration, d’évoquer l’immigration secondaire, soit celle entre les provinces.

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