En Alberta, la crise des surdoses mortelles s’intensifie, selon la défenseure de l’enfance

Dans le rapport, l'enfant la plus jeune à mourir d'une surdose avait 13 ans.
Photo : Getty Images / AngiePhotos
Dans un rapport déposé mardi, la défenseure de l’enfance et de la jeunesse de l’Alberta, Terri Pelton, demande au gouvernement albertain d’agir de façon urgente pour gérer la crise de surdoses mortelles chez les jeunes.
Ce rapport, obligatoire en vertu des lois provinciales, fait état des circonstances du décès de personnes prises en charge par le Service à l’enfance ou dans les deux ans suivant la fin de leur prise en charge.
Le rapport raconte en détail le décès de 18 jeunes, âgés de 13 à 19 ans, sur une période qui s'étale du 1er avril au 30 septembre 2022. Parmi eux, cinq jeunes sont morts d’un niveau de toxicité élevé et deux sont morts d’un niveau de toxicité élevée présumé.
Terri Pelton déclare qu’à l’exception de deux jeunes, toutes les personnes examinées avaient des problèmes graves de toxicomanie.
« Le Bureau de la défenseure de l’enfance et de la jeunesse de l’Alberta reçoit encore des informations selon lesquelles un nombre important de jeunes meurent de causes liées aux drogues. »
Selon elle, l’Alberta doit mettre en œuvre une stratégie pour lutter contre la consommation d’opioïdes chez les jeunes afin de prévenir des décès tragiques.
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Manque d'interactions avec les communautés autochtones
Quatorze jeunes décédés étaient d'origine autochtone et plus de la moitié d'entre eux étaient déconnectés de leurs familles, de leurs communautés et de leur culture.
Pour renforcer les interactions culturelles des jeunes Autochtones pris en charge par le Service à l'enfance, Terri Pelton suggère au ministère d'examiner les relations de chaque enfant autochtone et d'identifier des actions sur mesure pour établir et renforcer ces liens.
Cette planification devrait, selon elle, être faite conjointement entre l'enfant et sa communauté d'origine, incluant les aînés, les gardiens du savoir autochtone et les proches.
La défenseure de l'enfance recommande également d'obliger les fonctionnaires à rendre compte publiquement des résultats des examens réalisés sur les enfants autochtones dans un délai de 12 mois, en plus de fournir des mises à jour annuelles. Selon Terri Pelton, ces mises à jour permettraient plus de transparence et favoriseraient la collaboration avec les communautés autochtones.
La directrice générale de l'organisation Bent Arrow Traditional Healing Society, Cheryl Whiskeyjack, a fait partie d'un groupe d'experts consultés pour ce rapport.
« Pour moi, ces surdoses mortelles démontrent que les jeunes qui n'ont pas de liens significatifs avec leurs communautés consomment des substances pour essayer d'atténuer leur sentiment d'isolement. »
Pour Cheryl Whiskeyjack, la situation reflète les difficultés que vivent les enfants dans le système. Elle ajoute que sans soutien adéquat, ces enfants porteront leurs traumatismes jusqu'à l'âge adulte.
Avec les informations de Wallis Snowdon