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Procès Wright : un membre de la famille Sweeney a tenté d’influencer le jury

Enseigne du palais de justice dans le Grand Sudbury.

Le jury doit maintenant déterminer le sort de Steven Wright. (Photo d'archives)

Photo : CBC/Kate Rutherford

Radio-Canada

Maintenant les délibérations débutées dans le cadre du procès de Steven Wright, accusé du meurtre au deuxième degré de Renée Sweeney en 1998, la levée de certaines ordonnances permet de révéler des détails jamais entendus par le jury au cours des dernières semaines.

Le 6 mars, les jurés n’ont pris leur place qu’à la fin de la journée. Le juge Robert Gordon, qui préside le dossier, leur avait indiqué que lui et les avocats devaient s’occuper d’une tentative inappropriée de communiquer avec eux.

Il a alors assuré qu’il n’y avait pas matière à inquiétude.

Ce n’est qu’une des nombreuses fois où la défense a soulevé la possibilité d’annuler le procès.

Ce n’est pas un message secret

Le matin du 6 mars, la sœur de la victime, Kim, avait stationné son camion devant la porte qu'utilisaient les jurés pour accéder au palais de justice du Grand Sudbury. Elle avait apposé sur son véhicule une affiche sur lequel était écrit Guilty AF.

Selon Me Michael Lacy, l’avocat de la défense, l’acte était une tentative évidente d’influencer le jury.

Ce n’est pas un message secret, a-t-il déclaré.

« Cela équivaut à donner une enveloppe à chaque juré dans laquelle on leur demande "déclarez Steven Wright coupable." »

— Une citation de  Michael Lacy, avocat de la défense

Me Lacy a dit comprendre l’importance de ce procès chargé d’émotions pour la famille Sweeney, mais il estime que si l’apparence d’équité est compromise par cet acte, il faut annuler le procès.

Il reconnaît que ceci ne ferait que prolonger le temps d’attente avant d’obtenir un verdict.

Le juge a révisé plus d’une demi-heure d’images captées par les caméras de surveillance avant de faire sortir tout le monde de la salle pour qu’il puisse questionner les jurés.

Après la reprise des procédures, il a relaté que, peu importe la personne, il est inapproprié de tenter d’influencer un jury.

Ce ne sera pas toléré. Ce n’est pas comme ça que la justice fonctionne dans ce pays, a-t-il poursuivi.

Malgré tout, il estime que l’incident n’a pas vraiment eu d’impact puisque les quatre jurés qui ont croisé le camion n’y portaient pas attention ou jugeaient l’affichage d’un tel message comme irresponsable.

Les deux parties s’échangent les critiques

Au cours du procès, la défense et la Couronne se sont échangé des critiques en l’absence des jurés à plusieurs reprises.

Par exemple, Michael Lacy a lancé une demi-douzaine d’objections mardi pendant que la justice offrait des instructions aux jurés avant qu’ils aillent en délibérations.

Il a qualifié les arguments finaux de la Couronne d’inexcusables. À moins que le jury fasse preuve d’une grande prudence, il n’y aurait aucun moyen, d’après la défense, d’avoir un procès équitable.

En désaccord, le procureur Robert Parsons a renvoyé la flèche en reprochant à l’avocat de n’avoir jamais fait appel à John Fetterly comme témoin. Ce dernier se trouvait sur la liste de témoins de la défense et s’était déplacé à Sudbury après avoir été cité à comparaître.

C’est pourquoi le juge avait finalement choisi d’élargir ses instructions pour le jury.

Des commentaires semblables ont été échangés lors des plaidoiries d’ouverture entre Me Lacy et le procureur adjoint, Kevin Ludgate, de même qu’entre ce dernier et l’autre avocat de la défense, Bryan Badali.

Le juge avait alors choisi de clarifier les déclarations de chaque partie pour les jurés.

De nombreuses interruptions

À ce sujet, les instructions du juge Robert Gordon ont causé plusieurs interruptions durant le procès.

Entre autres, le juge et les avocats ont débattu des témoignages entendus par le jury, notamment au sujet des propos partagés par certains experts.

De plus, le 21 mars, le procureur ne voulait pas que le juge note la volonté de Steven Wright de témoigner comme preuve, craignant que ça puisse renforcer sa crédibilité.

Deux vieilles photos d'un jeune homme.

Des photos de l’accusé tirées de son album de finissants du secondaire. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Maud Cucchi

En revanche, le procureur Parsons souhaitait qu’il note que l’accusé a pris un chemin moins occupé en fuyant le commerce où s’est produit le crime. Me Lacy a rétorqué que cela ne fait pas en sorte qu’il serait plus probable qu’il soit coupable.

Même mardi matin, le juge a dû rappeler le jury, après des plaidoiries de la défense, pour clarifier que c’était la responsabilité de la Couronne de prouver comment l’ADN de l’accusé s’est trouvé sous les ongles de Renée Sweeney et que les jurés avaient plusieurs options pour évaluer les traces de souliers.

Avec les informations d’Erik White de CBC

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