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Budget fédéral 2023 : déception dans la région de la capitale fédérale

Le Parlement d'Ottawa en septembre 2020.

Les attentes étaient élevées pour le logement et le transport dans la région de la capitale fédérale. (Photo d'archives)

Photo : La Presse canadienne / Adrian Wyld

La région d'Ottawa-Gatineau faisait état de grandes attentes en matière de logement et d'aide contre la précarité financière avant l’annonce du budget fédéral 2023. Mais pour la plupart des intervenants et des élus, celles-ci n’ont pas trouvé satisfaction.

L’organisme Logemen’ occupe réclamait un investissement conséquent pour le développement de nouveaux logements sociaux et la lutte contre l’itinérance. Alors que le budget fédéral prévoit 55 millions de dollars supplémentaires pour alimenter sa Stratégie nationale sur le logement, le coordonnateur de l'organisme, François Roy, s'estime extrêmement déçu.

« Aujourd'hui, il n'y a pas de nouvelles mesures pour s'attaquer véritablement à la crise qui affecte [les ménages vulnérables] à travers le Canada. [...] Ce qu'on nous annonce c'est de la poudre aux yeux : on va soutenir la réalisation de 4000 unités de logement à prix modique, alors que les besoins sont de 1,6 million.  »

— Une citation de  François Roy, coodonnateur de l'organisme logemen'occupe

S'il concède que des mesures ont été prises pour les logements des communautés autochtones, elles sont selon lui également insuffisantes. Il y a des annonces de 4 milliards alors que ce que les associations autochtones réclamaient c'est un budget minimal de 6 milliards.

François Roy.

François Roy, coordonnateur de l’organisme Logemen’occupe. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada

M. Roy relève de plus que les mesures concernant la lutte à l'itinérance stagnent depuis les années 2000, sans qu'aucune bonification ne soit apportée, alors que la crise s'est aggravée dans les grands centres urbains du Canada.

Le conseiller municipal gatinois du district du Versant, Daniel Champagne, considère de son côté que le logement a été tout simplement oublié. La crise est indéniable et importante. On ne peut pas y arriver sans vous. Aucune somme supplémentaire, s'est-il exprimé sur son compte Twitter.

La directrice générale de la fédération des OSBL d'habitation de l’Outaouais, Armelle Tohouegnon, se questionne quant à elle sur la stratégie du gouvernement fédéral en matière de logement.

Quand on sait que l'ambition du gouvernement est de doubler le taux de construction dans le logement et de rendre ce logement plus abordable, on se demande aujourd'hui pourquoi il n'y a pas eu de bonification au niveau du budget.

De l'autre côté de la rivière des Outaouais, le maire d'Ottawa Mark Sutcliffe s'est en revanche dit heureux de voir que les mesures contribueront à stimuler la construction de nouvelles maisons abordables et à aider les municipalités à surmonter les obstacles locaux les plus sérieux à l'offre de logements.

Des mesures trop ponctuelles

Concernant la hausse du coût de la vie, si des sommes sont allouées à l'aide des citoyens les plus démunis, il ne s'agit que de mesures à très court terme qui ne s'adressent pas aux causes profondes, selon le directeur général du Centre de ressources communautaires de la Basse-Ville, Matthew Beutel.

L'insécurité alimentaire, la pauvreté, ce sont des problématiques pas mal trop grandes et trop complexes pour qu'on les intègre réellement dans ce genre de mesures ponctuelles.

Matthew Beutel.

Matthew Beutel, directeur général du Centre de ressources communautaires de la Basse-Ville. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Julien-David Pelletier

Afin de remédier de manière efficace à la situation financière précaire des citoyens les plus démunis, des mesures plus soutenues au sujet des salaires seraient nécessaires, au même titre que le financement d'organismes communautaires, d'après M. Beutel.

De manière plus générale, on relève du côté des municipalités québécoises l’absence de mesures structurantes pour répondre aux pressions inflationnistes.

Il n’y a rien de nouveau pour le milieu municipal et les régions, malgré le fait que nous avons des besoins criants en infrastructure, en habitation, en transport collectif, en transport aérien régional, et j’en passe, a souligné le premier vice-président de l’UMQ, président du Comité sur les changements climatiques de l’Union et maire de Varennes, Martin Damphousse, par voie de communiqué.

La mairesse de Gatineau, France Bélisle, a quant à elle exprimé une déception au sujet de l'environnement. Alors que le gouvernement a annoncé un investissement de 1,6 milliard sur 5 ans, l'élue municipale estime que le montant est assez timide.

France Bélisle en conférence de presse.

La mairesse de Gatineau, France Bélisle (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada

Si je peux faire un parallèle avec la campagne électorale du Québec, les villes du Québec demandaient 2 milliards de dollars pour [la province] seulement.

Point positif toutefois en ce qui concerne la francophonie. On se réjouit de l'annonce d'investissements dans les programmes des langues officielles. [...] On espère que cela va se traduire dans de l'investissement pour les organismes communautaires et les programmes dans lesquels on veut voir des avancements, a déclaré Fabien Hébert, président de l'Assemblée de la francophonie de l'Ontario (AFO).

Avec les informations de Philippe Marcoux

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