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Le Conseil de presse du Québec ouvre la porte aux dons du public 

Une pile de journaux

Le tribunal d'honneur de la profession journalistique cherche à bonifier le financement de ses activités.

Photo : iStock

Charles Rioux

Face à un nombre croissant de plaintes à traiter et à l’insécurité financière grandissante qui plane sur le secteur des médias, le Conseil de presse du Québec (CPQ) se tourne vers les dons du public pour bonifier le financement de ses activités. 

Le CPQ a annoncé ce virage majeur dans son rapport d’activités pour l’année 2022, publié vendredi dernier, où il affirme la nécessité d’inviter d’autres acteurs que les médias, les journalistes et le gouvernement à mettre l’épaule à la roue, tout en protégeant la sacro-sainte indépendance du Conseil.

Le CPQ, un organisme à adhésion non obligatoire qui assure l’autorégulation de la presse québécoise, pourra ainsi accepter les dons du public, qu’ils proviennent d’individus ou d’organismes. 

Il y a deux choses qui nous ont incités à prendre cette décision, affirme le président du Conseil, Pierre-Paul Noreau, en entrevue avec Radio-Canada. Premièrement, nous avons de plus en plus de plaintes au Conseil de presse, donc ça implique d’ajouter du personnel et d’améliorer nos processus de traitement. 

Pierre-Paul Noreau.

Pierre-Paul Noreau, président du Conseil de presse du Québec

Photo : Conseil de presse du Québec

M. Noreau poursuit en expliquant que le CPQ a récemment informatisé l’ensemble de son système pour accélérer le traitement des plaintes, en plus d’avoir embauché une nouvelle analyste. Toutefois, le Conseil ne peut ignorer l’insécurité financière généralisée qui plane sur les médias qui assurent son financement, deuxième raison de son appel au public. 

Le gouvernement a déjà fait un effort significatif, en bonifiant la subvention au fonctionnement de 250 000 $ à 350 000 $, ajoute le président du Conseil, mais quand on regarde l’avenir, on se demande "Est-ce que la rentabilité des médias est assurée pour l’avenir?" On a un doute.

Un mur pare-feu entre les donateurs et le Conseil 

Pour l’instant, aucune limite ne sera imposée aux dons des particuliers ou des organismes qui souhaitent aider le CPQ dans sa mission. À ceux et celles qui s’inquiéteraient de l’effet de cette nouvelle forme de financement sur l’impartialité du Conseil, Pierre-Paul Noreau assure qu’une grande prudence sera de mise. 

Il précise que les donateurs et donatrices – contrairement aux membres en règle du Conseil comme les médias ou les associations de journalistes – n’auront aucun mot à dire sur les décisions prises en son sein. 

Pour les donateurs, c’est un mur pare-feu qui va être établi, et quand on va les rencontrer, ça va être très clair. On va établir une espèce de contrat entre eux et nous, en disant "Vous supportez la mission du Conseil et nous vous en sommes reconnaissants, mais tout ce que ça vous donne, c’est d’apparaître dans la liste de nos donateurs", explique Pierre-Paul Noreau. 

Tout le monde est extrêmement prudent. Les journalistes ne veulent pas voir de l’influence sur le Conseil de presse, comme ils ne veulent pas voir de l’influence sur leurs propres médias.

Le président du CPQ ajoute qu’il ne s’attend d’ailleurs pas à recevoir des centaines de milliers de dollars en dons. Je pense que les dons vont être plus raisonnables, explique-t-il. On va s’assurer qu’il n’y a pas de doute, en y allant de façon méthodique et en visant des cibles qui ne sont pas trop controversées.

Le CPQ réfléchira dans les prochains mois à la manière de solliciter ces dons, qui pourront aussi lui permettre d’ajouter une composante éducationnelle à son mandat, plutôt que de simplement traiter les plaintes. 

Dans l’intervalle, il espère rallier tous les médias du Québec au Conseil de presse, en ramenant les quelques petits joueurs qui ne sont pas encore membres. Il espère aussi que Québecor acceptera de revenir dans son giron. L'entreprise s’est retirée du tribunal d’honneur de la profession journalistique en 2010. 

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