Dresser des chiens dans un centre correctionnel pour contrer la solitude

Un groupe de bénévoles et d'agents des services correctionnels au Centre correctionnel de Thunder Bay prennent part au programme de dressage, une première pour l'établissement.
Photo : Avec la permission de Shawn Bradshaw
Un tout nouveau programme d’éducation canine visant à atténuer les sentiments de solitude et de frustration vécus par les détenus voit le jour au Centre correctionnel de Thunder Bay. Sous la supervision de bénévoles et d'agents correctionnels, 4 détenus sont chargés de dresser les chiens.
Il s’agirait du tout premier programme de la sorte au sein des centres correctionnels de la province, selon Robin Ratz, la dresseuse de chiens qui chapeaute le programme.
Intitulé Connections canines, le programme profite à quatre détenus. Ils travaillent avec les animaux, dont certains qui viennent de refuges, une fois par semaine.
Nous savons que les animaux font preuve d’un amour et d’une acceptation inconditionnels et démontrent spontanément de l’affection
, note la dresseuse. Et ces comportements peuvent être utilisés comme outils pédagogiques.
Tout le monde y gagne
, se réjouit Mme Ratz.
« [Les détenus] ont dû gagner ce privilège, et maintenant, [...] ils apprennent comment enseigner quelque chose de nouveau à un chien. Les chiens bénéficient du programme parce qu'ils sont entraînés. »
Connection canines se déroule sur une période de six semaines. Les participants sont présélectionnés et des bénévoles amènent les chiens.
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La première séance en est une d’orientation, explique Mme Ratz, afin d’enseigner aux détenus les bases des comportements canins et comment établir des relations de confiance avec eux.
« Tous les quatre sont extrêmement gentils avec les animaux. Ils ont fait un travail incroyable la première semaine. Je ne pourrais pas être plus fière. »
Shawn Bradshaw, agent des services correctionnels au Centre correctionnel de Thunder Bay et président de la section locale 708 du Syndicat des employés de la fonction publique de l'Ontario (SEFPO
), constate le succès du programme.Cela procure aux participants un sentiment d’accomplissement et leur remonte le moral, reconnaît-il
Il s’agit vraiment d’une occasion unique
pour les détenus, dit-il. Ils s’amusent.
Une expérience à répéter
Le représentant syndical souhaite le lancement d’un deuxième programme dès que les six premières semaines seront terminées et de pouvoir y inclure plus de chiens et de détenus.
Certains détenus qui ne font pas partie de ce programme regardent les autres qui le sont et on voit combien ils souhaitent s’impliquer aussi
, remarque M. Bradshaw.
Nous avons beaucoup d’espace clôturé dehors, alors j’espère que nous pourrons accueillir plus de chiens dès que la neige sera fondue
, avance l'agent correctionnel.
« En fin de compte, les activités positives occupent les détenus et les incitent à contrôler leur comportement. »
Quant à Mme Ratz, elle souhaite que ce programme s'étende également à d'autres établissements correctionnels de la province. À long terme, j’espère que [les chiens] pourront vivre avec les détenus, ce qui pourrait contrer la pénurie de familles d'accueil que nous avons en ce moment.
Tous les refuges sont complets
, affirme Mme Ratz avant d’ajouter qu’elle pense qu’il s’agirait d’une deuxième étape incroyable
.
À écouter :
Avec les informations de Kris Ketonen de CBC