Ils dénoncent l’autorisation ministérielle de la Fonderie et demandent à la Ville d’agir

Le collectif Mères au front avait lancé un appel à la mobilisation pour assister à la séance du conseil municipal du 27 mars.
Photo : Radio-Canada / Boualem Hadjouti
Une quarantaine de citoyens se sont présentés à la séance du conseil municipal de Rouyn-Noranda pour exprimer leurs inquiétudes et leur colère quant à la nouvelle autorisation ministérielle de Glencore pour la Fonderie Horne rendue publique le 16 mars dernier.
Plusieurs se sont adressés aux conseillers pour dénoncer la décision du gouvernement de créer une zone tampon dans le quartier Notre-Dame sans avoir consulté les résidents.
Ils ont demandé au conseil municipal d'agir, car ils ont le sentiment de n'avoir pas été entendus par Québec qui n'a pas imposé la norme québécoise sur la concentration d’arsenic de 3 nanogrammes par mètre cube d’air à la Fonderie.
Les citoyens ont répondu à l'appel à la mobilisation du collectif Mères au front. Une représentante, Julie Coté, a pris la parole au début de la séance pour exprimer la déception du comité par rapport à l'autorisation ministérielle. Un plan insuffisant et complaisant qui fait passer d'une façon très évidente les intérêts de l'entreprise avant ceux de la population
.
Selon Lyne Bouchard, l'annonce de la nouvelle attestation et a eu l'effet d'une bombe, puisqu’elle crée de l'angoisse notamment chez ceux qui devront déménager
. Elle demande à la Ville de faire son possible dans le dossier.
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D'autres intervenants ont dénoncé l'inaction des autorités locales et du gouvernement depuis des années et ont promis de ne pas baisser les bras.
Patrick Lacasse croit que ce n'est pas la démolition de quelques maisons et de quelques coins de rue qui fera en sorte que nous serons plus en sécurité
. Il a demandé avec insistance au conseil de faire son possible pour exiger du gouvernement du Québec de refaire leur devoir
.
Marie-Hélène Massy Emond en avait aussi gros sur le cœur contre le gouvernement qui n'a pas plafonné les émissions d'arsenic dans l'air.
Elle croit que le conseil municipal, qui note des gains dans la nouvelle autorisation ministérielle, doit en faire plus dans ce dossier. Puis dire qu’il y a des points positifs, mais on vit une défaite, il faut l'accuser cette défaite-là, il faut nommer qu'on n'est pas d'accord
, a souligné Marie-Hélène Massy Emond, dans une intervention longuement ovationnée.
Moi, ça ne me satisfait pas qu'on fasse confiance au document; l'air qu'on respire aujourd'hui et la semaine prochaine et l'année prochaine va être de l'air beaucoup trop pollué
, dit-elle.
Marthe Julien trouve inadmissibles l'absence de consultations des citoyens au sujet de leur déménagement et le fait que le gouvernement débloque des millions de dollars pour notamment créer la zone tampon.
J'ai été vraiment déstabilisée par cette annonce, parce que les citoyens qui vont être affectés par le déménagement n'ont pas été consultés, les gens ont appris ça par les nouvelles, je capote
, dit-elle.
La mairesse se fait rassurante
La mairesse Diane Dallaire dit comprendre les inquiétudes des citoyens, mais soutient que la nouvelle autorisation a aussi des aspects positifs.
Elle promet aussi de faire le nécessaire notamment dans le dossier de la zone tampon.
Oui, il y aura des rencontres citoyennes, oui, on va accompagner les gens au niveau des achats [de leur maison] de gré à gré. On va le faire en consultation avec les gens et ça, je rassure les gens. Et, oui, on a un rôle important à jouer, on va avoir une équipe dédiée à la Ville, ça va être notre dossier
, insiste la mairesse.