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Bras de fer pour le crabe des neiges aux Îles-de-la-Madeleine

Un crabe sur un bateau.

Pêches et Océans consent de petites allocations de crabe des neiges aux associations de homardiers du golfe, dont elles tirent des revenus pour la recherche et pour leurs activités. (Photo d'archives)

Photo : Autre banques d'images / Yves Levesque

Le Regroupement de pêcheurs d’appâts des Îles, dont la pêche est sous moratoire, ne pourra pas compter sur les allocations de crabe des neiges consenties aux homardiers du Rassemblement des pêcheurs et pêcheuses des côtes des Îles (RPPCI) par Pêches et Océans Canada.

C'est un non ferme. Les homardiers du RPPCI ont tenu lundi soir une assemblée générale spéciale au cours de laquelle ils ont confirmé le refus exprimé lors de leur assemblée générale du 22 mars dernier.

À la suite de la réponse reçue la semaine dernière, le Regroupement de pêcheurs d’appâts des Îles (RPAI) avait dénoncé la première réponse du RPPCI par voie de communiqué, d'où cette seconde assemblée.

Le RPCCI et la InShore Fisherman Association, deux associations de homardiers des Îles, se partagent cette année près de 220 000 livres d’allocations de crabe octroyées par Pêches et Océans.

Le RPPCI recevra environ 150 000 livres, tandis que l'InShore en recevra près de 70 000. Cette dernière association a répondu favorablement à la demande du RPAI, qui peine à se remettre de l’annonce du moratoire sur la pêche à la plie rouge et à la limande à queue jaune décrété par Pêches et Océans Canada le mois dernier.

 Depuis le 24 février, on a un moratoire sur notre pêcherie, et ce n’est vraiment pas facile, avoue le président du RPAI, Jean-Bernard Bourgeois. Ce qu’on voulait cette année, c’était de louer ces allocations, d’aller les pêcher et de donner une redevance à l’association de homardiers.

M. Bourgeois indique qu’il s’agit d’une des pistes de solution envisagées avec Pêches et Océans Canada.

Le RPPCI préfère pour sa part garder ses allocations de crabe des neiges.

 L’attaché de la ministre des Pêches m’a demandé qu’on propose à nos membres de laisser nos quotas de crabe à nos confrères du Regroupement des pêcheurs d'appâts. On a passé une proposition en assemblée générale pour qu’on leur laisse la pêche et qu’ils nous laissent une redevance en échange, explique Charles Poirier, président du RPPCI.

Le Cabinet de la ministre des Pêches, Joyce Murray, confirme cette démarche auprès des homardiers. Cette solution a été rendue possible grâce à la réceptivité de la ministre lors de son passage aux Îles et [grâce à] son initiative d’entamer des discussions avec les associations homardières lorsque nous sommes revenus à Ottawa. Heureusement, la InShore a bien voulu collaborer, et nous les félicitons pour leur geste de solidarité, indique par écrit l'attachée politique de la ministre pour le Québec.

Sur 51 membres présents à l'AGA du Rassemblement, 47 ont voté contre, trois ont voté pour et il y a eu une abstention.

Charles Poirier photographié devant son bateau, au quai de Pointe-Basse, à Havre-aux-Maisons.

Charles Poirier est président du Regroupement des pêcheurs et pêcheurs des côtes des Îles. Il s'agit du plus important des trois regroupements de pêcheurs de homard de l'archipel, car il rassemble 206 des 325 homardiers. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose

Selon M. Poirier, la décision du RPPCI de garder ses allocations semble avoir brouillé les plans.  À la suite de l’AGA, j’ai reçu un appel de [la ministre fédérale régionale] Diane Lebouthillier pour voir s’il n’y avait pas moyen de convaincre les membres de changer d’idée. Je lui ai dit que je n’allais pas à l’encontre de mes membres , précise-t-il.

Le RPPCI rappelle que les revenus tirés de la pêche au crabe sont réinvestis dans ses activités, dont la recherche.

Le Rassemblement souligne qu'il en va de même pour toutes les autres associations de homardiers. Charles Poirier se demande pourquoi les homardiers des Îles devraient, eux, se priver de revenus alors que c'est une décision de Pêches et Océans qui prive les pêcheurs d'appâts de leurs revenus.

« Ce n’est pas au RPPCI d’aider une flottille que le MPO a mise dans la misère. C’est au MPO de trouver des solutions. »

— Une citation de  Charles Poirier, président du Regroupement des pêcheurs et pêcheuses des côtes des Îles (RPPCI)

Charles Poirier observe de plus que la pêche au crabe ne rapportera pas beaucoup cette année.  Pour cette année, on ne connaît pas encore le prix, mais ça va peut-être être autour de 2 $ ou 2,25 $, on ne le sait pas. À cause de ça, cette année, on a baissé la redevance qui va au RPPCI à 50 ¢ pour que le reste du montant aille au pêcheur , indique M. Poirier.

Par ailleurs, les homardiers se disent toujours solidaires des pêcheurs d'appâts, dont plusieurs étaient membres de leur organisation jusqu'à l'année dernière.

Vers une autre solution?

Jean-Bernard Bourgeois est découragé par ce qu'il considère comme une  absence de solidarité  du RPPCI.

 Le but des allocations, c’est pour aider une flottille en difficulté. Et s’il y a bien quelque chose que les homardiers ne sont pas, c’est bien d’être en difficulté. Je trouve ça honteux, parce qu’aux Îles, on dit qu’on est solidaires et collaboratifs, mais là, j’ai juste l’impression que l’avarice s’est juste emparée de ces pêcheurs-là , déclare M. Bourgeois.

À l’heure actuelle, le RPAI et le MPO tentent toujours de trouver des solutions pour permettre à ces pêcheurs de prendre la mer durant la saison de pêche malgré le moratoire sur leur pêcherie. L’option de louer les quotas de pêche était la première sur la table.

Jean-Bernard Bourgeois indique être toujours en consultation avec Pêches et Océans. La possibilité d’une pêche au sébaste est envisagée, selon lui.

Du côté du RPPCI, le tirage au sort des allocations de crabe des neiges a été réalisé lundi soir. Neuf pêcheurs membres du regroupement partiront en mer pour aller pêcher le crabe de la zone 12, dont l’ouverture est anticipée au début du mois d’avril.

Au moment d’écrire ces lignes, il n’a pas été possible de connaître l’implication exacte de Pêches et Océans ainsi que de la ministre Lebouthillier dans ces discussions.

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