Shernoir, un projet pour sensibiliser à la réalité des jeunes noirs à Sherbrooke

Félina (à gauche) et Riziki (à droite) de Shernoir, un projet jeunesse pour la sensibilisation au racisme et à la réalité des jeunes noirs.
Photo : Radio-Canada / Zoé Bellehumeur
Créer un lieu de rencontre pour les jeunes noirs à Sherbrooke, mais aussi sensibiliser au racisme en région, c'est le but du projet Shernoir créé il y a trois ans par Félina Olivia Barros et Riziki Mkandama.
L’organisme à but non lucratif veut sensibiliser la population sherbrookoise par rapport au racisme systémique, explique Riziki Mkandama, en entrevue à l'émission Vivement le retour. Mais surtout de créer un espace décontracté pour les jeunes de la communauté afin qu’ils puissent faire des activités et avoir un moment de répit
, ajoute Riziki Mkandama.
L’idée leur est venue dans la foulée du mouvement Black Lives Matter, à la suite d’une marche organisée en solidarité à George Floyd à Sherbrooke. Donc a décidé de continuer sur cette vague-là en créant un groupe parce qu’on voyait que c’est quelque chose qui manque [à Sherbrooke]
, renchérit Félina Olivia Barros.
Plusieurs activités variées sont proposées par Shernoir, comme des groupes de discussion, des balados et des événements comme la promotion des cheveux noirs bouclés et crépus.
Les fondatrices de Shernoir veulent aussi que leur plateforme soit un lieu d'éducation. C'est souvent ça qu'on se fait dire, au niveau du racisme, il y a beaucoup d'ignorance
, soutient Félina Olivia Barros.
« C'est pour ça qu'on se dit qu'en éduquant la population, en essayant d'en parler ouvertement, en créant des espaces où tout le monde peut discuter, ça va permettre d'enlever ces tabous qu'il y a par rapport au racisme. »
Riziki Mkandama renchérit qu'ils sont plusieurs à vivre du racisme de façon récurrente à Sherbrooke. Elle ajoute qu'elle en vit même dans son milieu scolaire. C'est difficile à vivre, ce n'est pas quelque chose qu'on aime vivre, honnêtement, s'il n'y avait pas de problèmes, on ne serait pas en train de créer ces associations-là
, met-elle de l'avant.
« Si ce n'est pas nous qui le faisons, qui va le faire à notre place? »
Les deux jeunes femmes mettent de l'avant le fait qu'il y ait très peu de ressources de ce genre dans la région.
Elles se réjouissent de voir que les premières activités qu'elles ont organisées ont eu des effets positifs sur la communauté noire de Sherbrooke.