Procès Wright : dernières plaidoiries avant le début des délibérations
Robert Steven Wright a été arrêté le 11 décembre 2018 et accusé du meurtre de Renée Sweeney. (Archives)
Photo : Facebook
Après une pause de plusieurs jours causée par une éclosion de COVID-19 chez les jurés, le procès de Robert Steven Wright a finalement repris lundi.
L’homme de 43 ans est accusé du meurtre au deuxième degré de Renée Sweeney, survenu le 27 janvier 1998 dans un magasin de vidéos pour adultes.
Au cours des dernières semaines, plusieurs personnes ont offert leur analyse et leur version des événements : des témoins, des experts en médecine légale, des proches et collègues de la victime, des policiers et enquêteurs et le présumé meurtrier, entre autres.
Les avocats de la défense et la Couronne ont profité de la reprise des procédures pour présenter leurs arguments finaux.
Un procès en montagnes russes
Me Michael Lacy, avocat de l'accusé, a été le premier à prendre la parole.
Selon lui, le procès s’est déroulé en montagnes russes
, mais il estime qu’il y a plusieurs aspects de l’histoire qui provoquent des doutes raisonnables
. Il a mis en avant, entre autres, les traces de souliers et de sang dans le magasin et les empreintes qui ne correspondent pas aux preuves et témoignages présentés.
Et qu’en est-il de l’arme utilisée pour commettre le meurtre? Où est-elle?
, a-t-il poursuivi.
« Les preuves lient Steven Wright à une scène de crime et non à un crime. »
Me Lacy a rappelé que les jurés doivent déterminer si la Couronne a prouvé, hors de tout doute raisonnable, que l’accusé est coupable. Il a d’ailleurs reproché au procureur Robert Parsons de ne pas toujours avoir suivi ce principe durant le contre-interrogatoire de l’accusé.
Il a également rappelé que bien que l’ADN de Steven Wright se retrouvait sous les ongles de la victime, l’utilisation d’un certain niveau de force
pour y arriver, comme l’a suggéré une experte, n’équivaut pas à une altercation.
Le procès ne porte pas sur la culpabilité d’un autre individu dans cette affaire, mais Me Lacy a suggéré que John Fetterly pourrait avoir tué la jeune dame, dont le tempérament peut être qualifié de volatile
, selon lui.
À lire aussi :
Bien qu’il n’avait pas un récit bien conçu
en réponse aux questions sur les événements survenus le jour du meurtre, Me Lacy a conclu en défendant que les explications de M. Wright démontrent qu’il ne mentait pas et qu’il existe des raisons de le croire.
Steven Wright n’a jamais été difficile durant son témoignage
, a-t-il expliqué. Une personne coupable aurait fabriqué une histoire pour limiter le délai requis pour commettre le crime. Ce n’est pas ce qu’il a fait.
Les cochons ne volent pas
Ensuite est venu le tour de la Couronne pour présenter ses dernières plaidoiries après la pause dîner.
D’entrée de jeu, Robert Parsons a voulu remettre les pendules à l’heure, appelant les jurés à mettre John Fetterly de côté.
« Les cochons ne volent pas et John Fetterly n’a rien à voir avec le meurtre de Renée Sweeney. »
Il a ensuite revisité le témoignage d'un couple qui a vu le suspect s’enfuir de la scène. L’un de ces témoins s'est rappelé avoir vu la victime, toujours vivante, les regarder malgré ses blessures qui l'auraient empêché de bouger du cou.
Le procureur s’en est également pris à la mémoire de l’accusé, qui lui semble claire par moments, mais aussi très irrégulière
, et son comportement paniqué sur la scène du crime.
M. Wright a laissé des preuves incriminantes derrière lui : des empreintes de souliers dans le magasin
, a-t-il raconté. Cela a du sens et ça n’a aucun sens de suggérer le contraire. M. Wright se nettoyait dans la salle de bain lorsque le témoin l’a vu.
M. Wright nie avoir été à la salle de bain, ce qui selon le procureur constitue un autre crime en soi
.
Quant à la présence d’ADN sous les ongles de Renée Sweeney, il a suggéré en conclusion qu’elle tentait de prendre un morceau de lui, de demeurer en vie
.
Les jurés seront de retour mardi matin afin de recevoir des instructions du juge Robert Gordon et, par la suite, devront délibérer sur le sort de Steven Wright pour arriver à un verdict.
Avec les informations de Bienvenu Senga