Le manque de financement pour les centres de consommation supervisée déploré

Le Prairie Harm Reduction n'a pas reçu de financement de la part de la province depuis quatre ans. (Photo d'archives)
Photo : Prairie Harm Reduction/Facebook
Pour la quatrième année consécutive, le centre de consommation supervisée de Saskatoon, Praire Harm Reduction, n’a pas reçu de financement budgétaire, et ce, malgré de nombreuses demandes faites auprès du gouvernement provincial.
Jusqu'à maintenant, les programmes de soutien familial et les foyers pour jeunes de l'organisme sont financés par le ministère des Services sociaux. Cependant, le centre de consommation supervisée dépend des dons et de la vente de marchandises pour continuer à fonctionner.
La directrice générale de Prairie Harm Reduction, Kayla Demong, se dit particulièrement déçue de ne voir aucun financement pour ce type de services dans le budget provincial 2023-2024.
Le centre de consommation supervisée n'est pas seulement un endroit où les gens viennent consommer leur drogue, c'est aussi une communauté et un endroit où les gens viennent consommer leurs substances avec l'aide de notre personnel paramédical
, affirme Kayla Demong.
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De son côté, le ministre de la Santé mentale et des Dépendances, Everett Hindley, affirme que le gouvernement provincial concentrera ses efforts sur le traitement et le rétablissement
.
Cela sera fait grâce à un financement de 2,3 millions de dollars qui sera consacré à la création de 150 lits pour traiter des problèmes de dépendance.
Everett Hindley ajoute que l'amélioration de l'accès aux trousses de naloxone et l'élargissement des équipes de sensibilisation aux surdoses font également partie du plan du gouvernement, mais que ce dernier n'est pas prêt à financer des centres de consommation supervisée pour le moment.
Devant la presse jeudi, Everett Hindley a aussi remis en question l'efficacité de ce type de services.
« Je me demande si les centres de consommation supervisée fonctionnent en Colombie-Britannique, où l'on continue d'enregistrer un nombre record de décès par surdose. »
Appel au changement
Kayla Demong souhaite que le gouvernement provincial revoie sa position sur le financement des centres de consommation supervisée.
Ce que nous voulons voir, c'est une compréhension que les gens qui souffrent de problèmes de dépendance ont besoin d'aide pendant qu'ils consomment et pas seulement quand ils veulent se défaire de leurs dépendances
, affirme-t-elle.
« Les gens morts ne peuvent pas se remettre de leurs dépendances. À travers les services auxquels ils ont accès dans les centres de consommation supervisée, ils sont en vie et peuvent continuer à profiter des ressources et des services essentiels. »
En 2022, le Bureau des coroners de la Saskatchewan a constaté un nombre record de décès dus à la toxicité des drogues, soit 245 cas confirmés et 169 suspectés.
Selon le service des coroners de la Saskatchewan, 103 cas suspectés ont été enregistrés au cours des deux premiers mois de l'année 2023.
Avec les informations de Theresa Kliem et Adam Hunter