L’agence de sécurité Neptune bannie des contrats publics au Québec

Un article de Radio-Canada pour «Enquête» a révélé que le propriétaire de l’agence de sécurité Neptune, qui détient plusieurs contrats de sécurité au Québec et au Canada, se présenterait sous deux identités distinctes.
Photo : Radio-Canada / Josée Ducharme
L’entreprise Neptune Security Services est bannie pour cinq ans des contrats publics au Québec.
À la suite de vérifications réalisées ces derniers mois, l’Autorité des marchés publics (AMP) inscrit cette entreprise au Registre des entreprises non admissibles aux contrats publics (RENA).
Cette décision prend effet immédiatement.
L’AMPNeptune ne satisfait pas aux exigences d’intégrité requises pour maintenir son autorisation de contracter
, peut-on lire dans son communiqué de presse.
« L’entreprise omet de déclarer ses réels dirigeants, alors que l'intégrité des entreprises sous sa surveillance est notamment liée à l’intégrité de chacun d’eux. »
Selon les informations de Radio-Canada, le grand patron de l'entreprise, qui se présente sous le nom de Robert Butler, n'avait pas été identifié dans la structure de l'entreprise remise à l'AMP
aux fins de vérifications.La semaine dernière, l'émission Enquête a révélé que Robert Butler, qui détient plusieurs contrats de sécurité au Québec, en Ontario et avec le gouvernement fédéral, utilise deux identités dans le cours de ses affaires.
L'utilisation de sociétés à numéro par Neptune était aussi un problème, selon l'Autorité des marchés publics.
Le PDG
aux deux identitésRobert Butler, qui se présente comme le PDG
de l'entreprise devant les tribunaux, utilise le nom Badreddine Ahmadoun lorsqu’il dirige d’autres entreprises, dont l’agence immobilière Land/Max, en Ontario.« Vous présenter comme une autre personne ou sous deux identités, c’est une fraude. »
Contacté par Radio-Canada, Robert Butler affirmait qu'il a changé de nom, mais refusait d’en fournir la preuve. Ce n’est pas votre problème c’est lequel le vrai ou le pas vrai. Je peux choisir n'importe quel nom
, disait-il.
« Neptune doit également cesser l'exécution de tout contrat public dans un délai de 60 jours », ajoute l'Autorité des marchés publics dans son communiqué, à moins que la poursuite du contrat ne soit autorisée par le Conseil du trésor ou, dans le cas des municipalités, par le ministre des Affaires municipales et de l'Habitation.
À l'heure actuelle, Neptune a des dizaines de contrats publics avec le gouvernement, dont des contrats avec la Sûreté du Québec et d'autres pour faire le gardiennage de palais de justice.
En réponse à un courriel envoyé à Radio-Canada, Neptune a dit ne pas vouloir commenter ou répondre à quelque question que ce soit. « Veuillez respecter nos souhaits et vous abstenir de tout autre contact », écrit-on.
De son côté, le Bureau de la sécurité privée a indiqué par courriel qu'il analyse la situation à la lumière de la Loi sur la sécurité privée et de la jurisprudence
. L'organisation ajoute qu'il est tout à fait raisonnable de prévoir des actions du BSP prochainement
. Si le BSP devait sévir comme l'a fait l'AMP , Neptune pourrait alors aussi perdre tous ses contrats au privé.
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