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Des étudiants en grève pour la rémunération des stages

Des gens avec des pancartes.

Des étudiants du Cégep de Rimouski se sont réunis lundi matin devant leur établissement afin de réclamer la rémunération des stages.

Photo : Radio-Canada / Samuel Ranger

Des étudiants de l'Université du Québec à Rimouski (UQAR) et du Cégep de Rimouski ont manifesté lundi afin que les stages qu'ils font pour leurs études soient rémunérés.

Plusieurs étudiants n'arrivent pas en ce moment, comme un peu toute la population. On voit qu'il y a de l'inflation, une hausse du coût de la vie. [...] Payer notre loyer, payer notre bouffe, en plus faire un stage qui est non rémunéré, ça devient difficile d'arriver au bout du mois, a affirmé Geneviève Fontaine, étudiante en enseignement à l'UQAR.

Pour faire valoir leurs revendications, les étudiants de l'UQAR sont en grève jusqu'à vendredi. Au Cégep de Rimouski, la grève est prévue jusqu'à mardi, mais pourrait être prolongée.

Des personnes rassemblées avec des pancartes.

Des dizaines d'étudiants ont manifesté devant le Cégep de Rimouski.

Photo : Radio-Canada / Samuel Ranger

Les stages étudiants sont rémunérés dans certaines entreprises privées, mais pas dans le secteur public, déplore William Chiasson, qui est étudiant en soins infirmiers au Cégep de Rimouski.

« Le système public traîne de la patte, on a beaucoup de difficulté à trouver du personnel […]. On veut redonner vie à notre système public, alors je pense qu'en valorisant les stages, ce serait une bonne façon de ramener des gens. »

— Une citation de  William Chiasson, étudiant en soins infirmiers au Cégep de Rimouski

Il ajoute que les stages non rémunérés touchent particulièrement des métiers souvent choisis par les femmes, comme les infirmières, les enseignantes, les éducatrices spécialisées et les travailleuses sociales. Il considère qu'il y a là une injustice flagrante. Pourquoi ce n'est pas tout le monde qui a droit à la rémunération? se demande-t-il.

Être stagiaire pendant une pénurie de main-d'œuvre

La responsable des communications du mouvement de grève à l'Association générale étudiante du campus de Rimouski de l'UQAR, Ariel Boisvert-Hayes, espère que le message se rendra jusqu'à l'Assemblée nationale.

L’objectif, c’est non seulement de sortir les étudiants en période de stage de la précarité financière, mais aussi d’enlever le poids de la charge mentale qui est mis sur leur dos, dit-elle.

Des infirmières dans un hôpital.

L'absence de rémunération des stages étudiants touche des métiers traditionnellement féminins, déplorent les associations étudiantes. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Evan Mitsui

Elle ajoute que les stagiaires qui se retrouvent en milieu de travail se voient souvent confier des tâches très importantes. Souvent ça va créer un gros stress, dit-elle.

« La pénurie de main-d'œuvre vient mettre un gros poids sur les stagiaires. »

— Une citation de  Ariel Boisvert-Hayes, responsable des communications du mouvement de grève à l'AGECAR

En entrevue à Info-réveil, le directeur des études du Cégep de Rimouski, Kurt Vignola, a indiqué qu'il laissait l'État trancher sur cette question. Il ajoute que la rémunération des stages dépasse le champ de compétence des établissements scolaires, qui n'ont pas de budget pour payer les étudiants pendant leurs stages.

Une file de voitures avec des gens qui marchent.

Des étudiants ont manifesté sur le boulevard René-Lepage à Rimouski lundi matin.

Photo : Radio-Canada / Édouard Beaudoin

Le cabinet de la ministre de l'Enseignement supérieur, Pascale Déry, a indiqué lundi que la ministre n'était pas disponible pour accorder une entrevue sur le sujet. Il précise cependant que Mme Déry est consciente des revendications des étudiants concernant la salarisation des stages et tente d'améliorer les choses.

Nous avons posé des gestes importants en matière d’aide financière aux études, en particulier pour certains programmes qui exigent un stage. Le programme de bourses Perspective Québec (PBPQ) offre jusqu’à 20 000 $, selon la durée du parcours, à tous les étudiants inscrits à temps plein dans certains programmes ciblés, comme l’enseignement ou les soins infirmiers, précise-t-on par courriel.

La direction de l'UQAR n'a pas voulu accorder d'entrevue. Le conseiller en communication, Jean-François Bouchard écrit toutefois par courriel que l'UQARreconnaît le résultat du vote des étudiantes et des étudiants membres de l’AGECAR et respecte leur droit de manifester.

Bien que les prises de position ayant trait à la rémunération des stages ne relèvent pas des universités, l’UQAR estime qu’il s’agit d’une cause légitime et qui mérite d’être discutée entre les parties prenantes concernées, écrit-il.

En échange de la levée des piquets de grève, l'Université a suspendu les cours pour la journée de lundi.

Les cours ont également été suspendus au Cégep de Rimouski.

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