Des bars de la C.-B. s’adaptent à une demande en croissance de boissons sans alcool

À l'échelle mondiale, le marché des produits sans alcool a dépassé les 15 milliards de dollars en 2022. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Allison Van Rassel
La demande croissante de boissons sans alcool pousse des bars de la Colombie-Britannique à améliorer leurs cocktails sans alcool, aussi appelés « mocktails », afin d'offrir aux consommateurs de meilleures options.
Nous arrivons à un point où n'importe quel bar digne de ce nom prendra au sérieux les options sans alcool de cocktails, bières et vins
, croit Shiva Reddy, sommelière de Vancouver.
À l'échelle mondiale, le marché des produits sans alcool a dépassé 15 milliards de dollars en 2022. Dans l'Ouest canadien, cela se traduit par une croissance de 20 % de la part de marché, selon Mark Kuspira, propriétaire du distributeur de boissons canadiennes Crush Imports.
Cette croissance est principalement le résultat de la consommation de certains millénariaux et de la génération Z qui boivent avec modération pour des raisons de santé physique et mentale.
Cette tendance a été renforcée par la publication des directives publiées en janvier par le Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances. Celles-ci soulignent qu'aucune quantité d'alcool n'est sans danger et que la consommation de plus de deux verres par semaine est risquée.
Selon Shiva Reddy, cela a mené à un changement d'attitude dans l’industrie, et à davantage de réflexion autour de la conception des boissons sans alcool.
À lire et à écouter :
À Victoria, le directeur général du restaurant Wind Cries Mary, Clayton Thornber, explique que le bar a revu sa carte des cocktails sans alcool fin mars. Il l'a fait pour refléter le fait que, de plus en plus, sa clientèle souhaite plus que du jus, du soda et du sirop dans les cocktails sans alcool.
Le restaurant offre 10 cocktails maison, dont 8 peuvent être proposés sans alcool, et une carte distincte de boissons sans alcool. Clayton Thornber assure que ces options sont de plus en plus populaires.
De son côté, Sarah Tejuco, propriétaire de l’importateur vancouvérois de boissons non alcoolisées Sansorium, explique que la qualité des vins sans alcool s’est considérablement améliorée ces deux dernières années.
Elle précise que ses clients souhaitent modérer leur consommation, voire arrêter de boire de l'alcool pour leur santé, mais qu’ils veulent tout de même garder le rituel social d'aller boire au bar avec des amis. Ils veulent, dit-elle, la même qualité dans les boissons sans alcool, et forcent ainsi l’industrie à réagir.
Un changement sociétal, selon des acteurs de l'industrie
Mark Kuspira compare ce changement à l'expansion des options végétariennes et véganes dans les menus au cours de la dernière décennie. En 2021, il a lancé une filiale de son entreprise, nommée Soft Crush, pour fournir des vins et des spiritueux sans alcool aux bars et revendeurs.
La prochaine étape, selon lui, sera pour les grands acteurs de l'industrie d'investir ce marché sans alcool. Alors que les producteurs de vin et de bière n'ont pas tardé à proposer des versions non alcoolisées de leurs produits, dit-il, les producteurs de spiritueux de grandes marques sont encore en train de rattraper leur retard.
Mark Kuspira est convaincu qu’il ne s'agit pas d’une tendance, mais bien d’un changement en profondeur qui devrait perdurer.
Avec les informations de Jennifer Wilson