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En Tunisie, au moins 29 migrants se noient lors d’un nouveau drame en Méditerranée

Originaires de pays d'Afrique subsaharienne, ils prenaient place à bord de trois embarcations différentes, qui ont toutes chaviré.

Des gardes cote se tiennent sur un quai flottant aux côtés de sacs mortuaires.

Plusieurs migrants meurent en essayant d'atteindre l'Europe, comme ce fut le cas dans le port de Sfax, dans le centre du pays, en décembre 2020. (Photo d'archives)

Photo : Associated Press / Houssem Zouari

Agence France-Presse

Au moins 29 migrants originaires de pays d'Afrique subsaharienne sont morts noyés dans trois naufrages survenus au large de la Tunisie, les derniers d'une série de tragédies en Méditerranée.

Vingt-neuf corps ont été repêchés, ont indiqué les gardes-côtes tunisiens dans un communiqué dimanche, ajoutant avoir secouru 11 migrants illégaux de plusieurs nationalités africaines après le naufrage de leurs embarcations au large de la côte du centre-est de la Tunisie.

Trois accidents mortels

Le communiqué fait état de trois naufrages distincts.

Un chalutier tunisien a récupéré 19 corps après le naufrage d'une embarcation à 58 kilomètres au large.

Une patrouille des gardes-côtes a retrouvé 8 corps au large de la ville côtière de Mahdia et secouru 11 migrants dont l'embarcation qui se dirigeait vers l'Italie a chaviré, tandis que des chalutiers ont récupéré 2 autres corps.

Plusieurs dizaines de migrants sont morts dans une série de naufrages et d'autres sont portés disparus depuis le violent discours du président tunisien, le 21 février, sur l'immigration clandestine.

Le président tunisien Kais Saied

Le président tunisien Kais Saied est bien décidé à mettre fin à l'immigration illégale. (Photo d'archives)

Photo : afp via getty images / FETHI BELAID

M. Saied avait affirmé que la présence en Tunisie de hordes d'immigrés clandestins provenant d'Afrique subsaharienne était source de violence et de crimes et relevait d'une entreprise criminelle visant à changer la composition démographique du pays.

Après ce discours, bon nombre des 21 000 ressortissants d'Afrique subsaharienne recensés officiellement en Tunisie, pour la plupart en situation irrégulière, avaient perdu du jour au lendemain leur travail, généralement informel, et leur logement, en raison de la campagne contre les clandestins.

Une voie de passage vers l'Italie

La plupart des migrants africains arrivent en Tunisie pour tenter ensuite d'immigrer clandestinement par la mer vers l'Europe, certaines portions du littoral tunisien se trouvant à moins de 150 kilomètres de l'île italienne de Lampedusa.

La Garde nationale tunisienne fait état régulièrement de l'interception de centaines de migrants au large de la Tunisie à bord de bateaux en route clandestinement vers les côtes italiennes.

Le président Emmanuel Macron et la première ministre italienne ont appelé vendredi à soutenir la Tunisie, confrontée à une grave crise financière, afin de contenir la pression migratoire que ce pays représente pour l'Europe.

Giorgia Meloni, première ministre de l'Italie, parle devant des micros.

La première ministre italienne, Giorgia Meloni, et le premier ministre français, Emmanuel Macron, estiment qu'il faut soutenir la Tunisie.

Photo : Associated Press / Geert Vanden Wijngaert

Rome craint une explosion des flux de migrants vers ses côtes, favorisée par les difficultés économiques et politiques en Tunisie, mais aussi par un temps clément à l'approche de l'été, facilitant les traversées.

Un prêt de deux milliards en attente

La Tunisie négocie depuis plusieurs mois avec le Fonds monétaire international (FMI) un prêt de près de deux milliards de dollars, mais les discussions entre les deux parties semblent faire du surplace depuis un accord de principe annoncé mi-octobre.

Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a quant à lui averti lundi que la situation en Tunisie était très dangereuse, évoquant même un risque d'effondrement de l'État susceptible de provoquer des flux migratoires vers l'UE et d'entraîner une instabilité dans la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord).

Une analyse qualifiée de disproportionnée et rejetée par Tunis.

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