•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Débâcle de Crédit suisse : Berne veut une banque comptable de ses actes

Le drapeau national suisse flotte au-dessus d’une succursale de la banque Crédit suisse à Lucerne, en Suisse, le 19 octobre 2017.

La liquidation de ce groupe bancaire aurait causé des dommages « considérables », selon le gouvernement suisse.

Photo : Reuters / Arnd Wiegmann

Radio-Canada

Les autorités à Berne veulent amener la direction de Crédit suisse à rendre des comptes après la débâcle de cette banque sauvée in extremis par sa rivale UBS sous la pression du gouvernement et de la FINMA, le régulateur suisse du secteur financier.

Nous ne sommes pas une autorité pénale, mais nous explorons les possibilités correspondantes, explique Marlene Amstad, présidente de la FINMA, dans un entretien publié par le journal dominical NZZ am Sonntag.

De nombreux observateurs craignent aussi que la taille de UBS soit désormais démesurée. Selon Mme Amstad, ses exigences en matière de capital et de liquidités devraient croître progressivement.

Le logo de la banque U B S.

Le logo de UBS sur la Paradeplatz à Zurich, en Suisse.

Photo : (Michael Buholzer/Keystone via AP)

Ce sauvetage survient après les turbulences traversées par les banques aux États-Unis, qui ont poussé les investisseurs à vendre les titres des établissements considérés comme des maillons faibles, notamment Crédit suisse, qui multipliait les scandales depuis deux ans.

Axel Lehmann, président de Crédit suisse, a également accusé les réseaux sociaux d'avoir contribué à couler la banque.

Il n’en est rien, réplique Mme Amstad : La tempête sur les médias sociaux n'est évidemment pas à l'origine des problèmes de Crédit suisse.

Elle rappelle de nombreux scandales et erreurs de management au cours des dernières années. La banque était déjà en proie à une crise de réputation et de confiance, assène-t-elle.

Le gouvernement se justifie

Le cas de Crédit suisse embarrasse le gouvernement, dont la ministre des Finances Karin Keller-Sutter s’est retrouvée contrainte de s’expliquer samedi dans les colonnes du quotidien Neue Zürcher Zeitung (NZZ). Liquider Crédit suisse aurait causé des dommages considérables, souligne-t-elle.

Ce groupe bancaire dont le siège social est basé à Zurich a été racheté dans l’urgence pour une bouchée de pain et avec de solides garanties financières des autorités.

Le montant du rachat de Crédit suisse s'élève à 3 milliards de francs suisses (4,48 milliards de dollars canadiens), payables en actions UBS. La première banque suisse va bénéficier d'une garantie de quelque 9 milliards de francs (13,4 milliards de dollars canadiens) du gouvernement, qui sert d'assurance si des problèmes devaient être découverts dans des portefeuilles très spécifiques de Crédit suisse.

Aux nombreuses critiques suscitées par ce geste du gouvernement, la ministre Keller-Sutter confie que toutes les autres options étaient plus risquées pour l'État, le contribuable, la place financière suisse et les marchés internationaux.

Laisser disparaître cette banque? La ministre y a pensé. C’est possible sur le plan juridique grâce à la loi too big to fail, mais dans la pratique, les dommages économiques seraient considérables. […]. Cela aurait probablement déclenché une crise financière internationale, insiste-t-elle.

La Suisse aurait été le premier pays à liquider une banque d'importance systémique mondiale. Ce n'était clairement pas le moment de faire des expériences, ajoute la ministre des Finances.

Peu populaire

Selon un sondage publié vendredi par la radiotélévision suisse publique, une majorité de Suisses (54 %) est en désaccord avec la reprise du Crédit suisse par UBS.

« La solution adoptée était celle qui protégeait le mieux tout le monde. »

— Une citation de  Karin Keller-Sutter, ministre suisse des Finances

En cas de nationalisation, poursuit la ministre, la Confédération aurait eu à assumer tous les risques. Réfutant les allégations selon lesquelles le gouvernement aurait tardé à agir, Mme Keller-Sutter affirme qu'aucune pression étrangère n'a été exercée sur la Suisse.

Personne ne nous a poussés dans une direction particulière. Mais il était clair pour tout le monde, y compris pour nous-mêmes, qu'un assainissement ou qu'une liquidation de Crédit suisse provoquerait de graves perturbations internationales sur les marchés financiers, conclut la ministre des Finances.

Avec les informations de Agence France-Presse

Vos commentaires

Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette. Bonne discussion !

En cours de chargement...