Manifestation à Surrey contre des politiques intégrant l’identité de genre dans les écoles

Des contre-manifestants pour les droits de la communauté LGBTQ+ s'opposent aux manifestants qui revendiquent la suppression des politiques intégrant l'orientation sexuelle et l'identité de genre dans les écoles de la Colombie-Britannique.
Photo : Radio-Canada
Le petit square du centre commercial Strawberry Hill à Surrey, en banlieue de Vancouver, était rempli samedi midi. Une quinzaine de supporteurs du Freedom Party of British Columbia étaient rassemblés pour décrier les politiques intégrant l’orientation sexuelle et l'identité de genre (sexual orientation and gender identity, ou SOGI, en anglais) dans les écoles de la Colombie-Britannique.
Ceux-ci se réunissaient pour la deuxième fois en moins d’un mois.
De l’autre côté du square, une cinquantaine de contre-manifestants brandissaient des drapeaux arc-en-ciel et transgenres. Des slogans en appui aux droits LGBTQ+Les droits des personnes transgenres sont des droits de la personne
, scandait cette partie de la foule.
Les écoles de la Colombie-Britannique cherchent à sexualiser les enfants
, a affirmé quant à lui Amrit Birring, fondateur du Freedom Party of British Columbia et organisateur de la manifestation.
Il fait notamment référence aux spectacles de drag queens qui ont lieu dans des bibliothèques des écoles publiques, mais aussi à ce qu’il prétend être des livres sexuellement explicites
qui sont mis à la disposition, selon lui, des enfants et des jeunes dans les écoles.
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Les supporteurs d'Amrit Birring étaient rassemblés à Surrey pour demander la suppression des politiques intégrant l'orientation sexuelle et l'identité de genre dans les écoles. En 2016, le gouvernement de la Colombie-Britannique a exigé des districts scolaires et des écoles indépendantes que des références à l'orientation sexuelle et à l'identité de genre soient ajoutées à leurs politiques de lutte contre l’intimidation.
Ce changement découlait des modifications apportées en juillet 2016 au Code des droits de la personne de la Colombie-Britannique, qui incluent depuis l'identité et l'expression sexuelles parmi les motifs de discrimination interdits.
Or, pour les supporteurs du Freedom Party of British Columbia, il n’est pas du ressort du gouvernement d’aborder ce sujet avec les enfants, mais bien de la responsabilité des parents.
Une contre-manifestation imposante
Plus de trois fois plus nombreux que les manifestants, les contre-manifestants se sont fait entendre. Steph, représentante du groupe Community Over Convoys Vancouver, s’oppose aux revendications de ce parti. Nous sommes très préoccupés par la montée de la transphobie et de la désinformation. C'est tellement dommageable pour la communauté LGBT
, regrette-t-elle.
« Les droits des personnes transgenres sont en train d'être arrachés. Nous devons nous lever et dire que ce n'est pas acceptable. »
Selon la représentante de Community Over Convoys Vancouver, la communauté LGBTQ+ au Canada est menacée depuis longtemps, et la situation ne fait qu'empirer. L'extrême droite a pris pour cible les droits des transgenres. Je m'inquiète pour la sécurité de la communauté transgenre et pour sa capacité à exister en tant qu'êtres humains.
Le Freedom Party of British Columbia a été créé en janvier 2023 avec à sa tête, Amrit Birring, un ingénieur informatique de profession qui s’est présenté à la course à la mairie de Surrey en 2022. Le parti revendique entre autres d'avoir la liberté de choix pour l'éducation des enfants sans endoctrinement
, de ne pas être surtaxé par le gouvernement
et de posséder des armes à feu
.