Le nouveau règlement de la plateforme Airbnb favorablement accueilli en Outaouais

Du côté de l’industrie touristique outaouaise, on estime que ces mesures permettront d’assurer une certaine équité entre les différentes entreprises qui œuvrent dans le domaine de la location à court terme.
Photo : Getty Images / RichLegg
Les élus de l'Outaouais et les représentants de l’industrie touristique sont satisfaits de la nouvelle réglementation de la plateforme Airbnb, qui impose aux locateurs d'avoir et d'indiquer un numéro de permis pour pouvoir louer leurs logements au Québec. Ces nouvelles règles sont dites inspirantes du côté d'Ottawa.
Les nouvelles mesures adoptées par la plateforme entreront en vigueur dès mardi. Les annonces d'offres de location devront désormais comporter un numéro d'enregistrement auprès de la Corporation de l'industrie touristique du Québec (CITQ) sous peine d'être supprimées.
Du côté de l’industrie touristique outaouaise, on estime que ces mesures permettront d’assurer une certaine équité entre les différentes entreprises qui sont actives dans le domaine de la location à court terme.
C’est un problème pour les hébergements légaux. Ceux qui n’ont pas de numéro de la CITQ sont des hébergements de tourisme illégaux
, lance la présidente-directrice générale de Tourisme Outaouais, Julie Kinnear.
Mme Kinnear estime que la sécurité des logements loués à court terme sera ainsi rehaussée. Quand on a un numéro de la CITQ , ça prend un avis de conformité de la Municipalité et ça prend des assurances.
Conseiller municipal du district de Limbour et porte-parole en matière de logement pour Action Gatineau, Louis Sabourin pense pour sa part que cette nouvelle réglementation pourrait déboucher sur un retour de certains logements loués à court terme sur le marché du long terme.
S’il y en a qu’on peut remettre sur le marché à long terme parce qu’ils ne sont pas enregistrés auprès de la CITQ, c’est une belle nouvelle pour les gens d’ici qui ont besoin de logement à long terme.
Règlement inspirant pour des élus d’Ottawa
De l’autre côté de la rivière des Outaouais, certains élus ont dit apprécier la nouvelle en provenance du Québec. Le député provincial d’Ottawa-Centre, Joel Harden, salue la province voisine pour son nouveau règlement
qui, selon lui, est un bel exemple pour la province de l'Ontario
.
À l'image de M. Sabourin, M. Harden évoque les répercussions des locations à court terme sur une région qui manque d’options en matière de logements accessibles et abordables. Ce n'est pas bon pour les gens qui cherchent des logements accessibles et abordables afin de vivre ici et de travailler ici.
J’ai hâte de voir comment ça va se passer au Québec et voir si on peut s’en inspirer ici, en Ontario, et surtout à Ottawa
, commente quant à elle la conseillère municipale du quartier Rideau-Vanier, Stéphanie Plante.
Alors qu’en Ontario, ce sont les municipalités qui ont la responsabilité de réglementer la location à court terme, la vice-présidente du développement de la destination chez Tourisme Ottawa, Catherine Callary, explique que les hébergements à court terme [doivent être] offerts dans la résidence principale du propriétaire et que l’hôte doit obtenir un permis et remettre une taxe municipale d’hébergement
.
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Si les règles sont donc plus contraignantes pour les loueurs de logements à court terme, l’industrie du tourisme et les élus ne pensent toutefois pas que cela pourrait avoir un impact négatif sur le tourisme régional.
On a beaucoup de chalets, on a quand même les lacs, le plein air, la verdure [...], c’est une industrie qui est vraiment en croissance. Si on regarde les chiffres depuis 2016 jusqu’à maintenant, il y a eu une croissance de 335 % de l’hébergement de touristes en Outaouais
, détaille Mme Kinnear.
De son côté, M. Sabourin estime même que les retombées seront positives pour les établissements hôteliers qui, selon lui, sont de bons citoyens corporatifs qui payent leurs taxes
.
Quant à Ottawa, la conseillère municipale de Rideau-Vanier constate que les logements de tourisme sont souvent pleins durant la période estivale. Les effets d’une réduction éventuelle du nombre de logements à court terme à la suite de la nouvelle réglementation restent donc à observer.
Mme Plante ne se dit d'ailleurs pas opposée aux nouveaux règlements, même si elle avoue apprécier les groupes qui font la promotion du tourisme. On a besoin des touristes au centre-ville et au marché By, et les touristes aiment [ce type de logement].
Avec les informations de Gabriel Le Marquand Perreault