Des artistes iraniens en exil chantent la révolte de leur pays

Des artistes iraniens chantent samedi soir à l'aréna Scotia Bank de Toronto pour soutenir le mouvement de contestation dans leur pays.
Photo : Radio-Canada / Rozenn Nicolle
Des leaders de l'opposition iranienne sont rassemblés à Toronto en fin de semaine pour célébrer le Nouvel An perse. À cette occasion, un concert est organisé samedi soir à l'aréna Scotia Bank en geste de soutien au mouvement de contestation dans le pays. Ce spectacle met en vedette de nombreuses célébrités iraniennes en exil.
Shahin Najafi est un de ces artistes qui se produiront samedi soir devant des milliers de personnes. Ce concert, dit-il, est important pour la diaspora iranienne afin de montrer son soutien à la société iranienne et à la nouvelle génération qui veut être libre et avoir une vie normale
.
C’est la mission de la musique et des arts de se faire l'écho de ce que réclame la société. Nous essayons d’être comme une porte, comme une fenêtre, pour faire venir cette voix depuis l'Iran et pour la faire entendre dans un autre pays afin que le monde entier sache ce qui se passe en Iran
, poursuit M. Najafi.
« Nous voulons dire au monde que ceci est une révolution. »
L’artiste iranien Ebi se réjouit lui aussi de participer à ce spectacle d'appui afin de transmettre un message très simple : que l’on soit à Toronto ou ailleurs dans le monde, nous sommes ensemble et nous devons continuer à nous battre pour que cette révolution mette un terme à ce régime en Iran
.
Continuons à nous battre et je suis sûr que nous aurons un bon résultat, mais nous devons nous battre le plus longtemps possible
, insiste-t-il.
« J'ai beaucoup d’espoir que nous réussirons. Nous réussirons! »
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En préambule au concert prévu samedi soir, une conférence était organisée en journée avec des figures emblématiques de l’opposition iranienne.
Parmi celles-ci, Reza Pahlavi, le fils du dernier shah d’Iran, qui affirme que le peuple iranien ne veut plus de ce régime
.
Depuis toutes ces années, on a parlé de réformes. On a voulu faire croire que ce régime est réformable, à l’époque de Khatami, à l’époque de Rouhani, mais jamais ceci n'a pu arriver.
Reza Pahlavi croit que cette révolte en Iran est une vraie révolution
grâce aux jeunes Iraniens qui défient tous les dangers et qui sont prêts à mourir [...] pour leur liberté
.
« La génération actuelle dépasse toutes les autres générations. »
Selon le fils du dernier shah d’Iran, il faut que les jeunes travaillent ensemble pour avoir la garantie de toutes ces libertés
.
Reza Pahlavi ajoute que les décideurs du monde ont entretenu un dialogue uniquement avec le régime et avec ses représentants sans avoir un dialogue direct avec les représentants de l'opposition
. Mais aujourd’hui, poursuit-il, ceci a changé : Ils sont finalement prêts à nous entendre.
L'opposant iranien rappelle que le régime a eu 44 ans pour faire ses preuves. Nous, nous n'avons commencé que depuis quelques mois, mais c’est un bon départ
, lance-t-il en demandant aux leaders politiques de les soutenir afin d'instituer une politique étrangère vis-à-vis de l’Iran qui puisse être un scénario gagnant-gagnant
, c'est-à-dire dans l'intérêt des Iraniens et des pays qui les soutiennent.
Même son de cloche du côté de la journaliste et militante iranienne Masih Alinejad, qui appelle à l’unité contre le régime iranien. Selon elle, la République islamique se nourrit des divisions au sein de l'opposition pour survivre.
C’est important de laisser de côté nos opinions politiques et nos différences pour être unis, [...] pour que les leaders des pays démocratiques soient unis eux aussi afin d’isoler la République islamique.
Le régime iranien est aussi une menace pour les pays occidentaux, pas uniquement pour nous
, assure-t-elle en exhortant les leaders politiques à agir. Si vous êtes vraiment pour la démocratie et que vous êtes des leaders démocratiques, alors c’est le moment, vous devez soutenir les mouvements prodémocratiques.
« La République islamique nous a tout pris : nos familles, nos enfants, notre dignité, notre liberté, notre pays. Elle nous a tout pris, mais pas notre espoir. »
Nous allons mettre fin à la République islamique et l’histoire jugera
, conclut-elle.
Avec les informations d’Andréane Williams et de Rozenn Nicolle