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Le ministre israélien de la Défense appelle à suspendre la réforme judiciaire

 Le ministre israélien de la Défense, Yoav Galant.

Le ministre israélien de la Défense, Yoav Galant, s'adressant à la presse à Tel-Aviv le 9 mars dernier.

Photo : afp via getty images / GIL COHEN-MAGEN

Agence France-Presse

Le ministre israélien de la Défense, Yoav Galant, a appelé samedi soir à une pause d'un mois dans le processus de réforme judiciaire voulue par le gouvernement au moment où des dizaines de milliers d'Israéliens continuent à manifester à Tel-Aviv contre ce projet controversé.

Les manifestations se succèdent chaque semaine depuis la présentation, en janvier par le gouvernement de Benyamin Nétanyahou, un des plus à droite de l'histoire d'Israël, d'un projet de réforme qui divise le pays.

Suscitant l'inquiétude non seulement au pays mais aussi à l'étranger, cette réforme vise à accroître le pouvoir des élus sur celui des magistrats. Selon ses détracteurs, elle met en péril le caractère démocratique de l'État d'Israël.

Dans un discours prononcé samedi soir, M. Galant a dit craindre qu'une poursuite des divisions au sein de la population sur ce dossier n'entraîne une vraie menace pour la sécurité d'Israël.

Nous devons arrêter le processus législatif pendant un mois, a-t-il encore dit avant une semaine cruciale qui devrait être marquée par d'autres dispositions législatives et par de nouvelles manifestations de masse.

Il a dit estimer que quel que soit le vainqueur de ce bras de fer, dans la rue ou à la Knesset (le Parlement), ce serait l'État d'Israël qui serait perdant.

Des milliers de manifestants à Tel-Aviv samedi.

Une vue aérienne montre des milliers de manifestants à Tel-Aviv contre la réforme judiciaire dont le ministre de la Défense demande la suspension.

Photo : Reuters / OREN ALON

M. Galant a en même temps appelé à l'arrêt des manifestations au moment où quelque 200 000 manifestants étaient rassemblés à Tel-Aviv, selon l'estimation des médias israéliens.

Nous sommes ici aujourd'hui pour manifester et pour joindre notre voix aux centaines de milliers, voire aux millions d'Israéliens qui soutiennent les valeurs sur lesquelles ce pays a été fondé, notamment la démocratie et la tolérance, a déclaré à l'AFP Daniel Nisman, 36 ans, qui travaille dans le secteur de la haute technologie.

« Les lois adoptées actuellement sont des lois qui visent à faire du gouvernement le seul maître à bord et à détruire la séparation des pouvoirs. »

— Une citation de  Daphne Oren-Magidor, 41 ans, historienne

À Jérusalem, des milliers de manifestants ont défilé devant la résidence du président Isaac Herzog.

Pour Harriet Scher, 80 ans, les réformes affecteront surtout les personnes à la marge : les lesbiennes, les gays et la population arabe. Ce ne sera pas bon pour le pays s'ils [les politiciens] ont un contrôle total sur la Cour suprême, a-t-elle ajouté.

Les principaux alliés d'Israël, y compris Washington, ont remis en question les projets destinés à donner plus de pouvoir aux politiques et à réduire le rôle de la Cour suprême.

Le président américain Joe Biden a exprimé ses inquiétudes concernant ces réformes judiciaires, a déclaré mercredi la porte-parole de la Maison-Blanche, Karine Jean-Pierre.

Vendredi à Londres, où il a rencontré son homologue britannique Rishi Sunak, M. Nétanyahou a également été accueilli par des centaines de manifestants.

Respecter les valeurs démocratiques

M. Sunak a souligné lors de cette rencontre l'importance de respecter les valeurs démocratiques qui fondent la relation [entre les deux pays], y compris dans le projet de réforme judiciaire en Israël, selon un porte-parole à Downing Street.

M. Nétanyahou et ses alliés d'extrême droite et ultra-orthodoxes estiment nécessaire ce projet de réforme pour rétablir un rapport de force équilibré entre les élus et la Cour suprême, qu'ils jugent politisée.

Les députés israéliens devraient se prononcer la semaine prochaine sur un des éléments centraux de la réforme, au cœur des inquiétudes de ses détracteurs, qui prévoit le changement du processus de nomination des juges.

M. Nétanyahou, qui était jusque-là resté en retrait sur ce dossier, s'est engagé jeudi soir dans un discours à mettre fin à la division au sein du peuple tout en soulignant sa détermination à faire avancer la réforme.

Le lendemain, il a été rappelé à l'ordre par la justice, qui a jugé illégale son intervention publique, compte tenu de ses procès en cours pour corruption.

Le texte du projet a été amendé en commission pour en adoucir la teneur en vue de parvenir à un vote plus large mais sans l'appui de l'opposition, qui continue d'exiger une pause dans le travail législatif sur la réforme avant toute négociation avec la majorité.

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