De jeunes Français visitent toutes les villes hôtes des Jeux olympiques, dont Calgary
Le groupe Sports autour du monde dans les installations olympiques qui se trouvent sur le terrain de l’Université de Calgary.
Photo : Radio-Canada / Marc-Antoine Leblanc
Un groupe de jeunes sportifs français visite toutes les villes qui ont accueilli les Jeux olympiques de l'ère moderne pour observer l’héritage laissé par cette compétition. Dans leur périple, ils ont fait trois arrêts au Canada, dont un à Calgary.
Le 13 février 1988 marquait le coup d’envoi des Jeux olympiques d’hiver de Calgary. Près de trois décennies plus tard, les vestiges de cette compétition se démarquent des 53 autres villes hôtes par le degré de réutilisation des infrastructures.
C’est du moins ce que croit le groupe composé de 58 jeunes Français baptisé Sports autour du monde. Parmi eux, il y a Adèle Reibel, qui se dit impressionnée par le legs de cet événement international.
Beaucoup d’installations sont encore utilisées aujourd’hui et ça n’a pas été le cas dans toutes les autres villes qu’on a pu visiter
, dit-elle.
Fiona Brosolo abonde dans le même sens : Ils ont une chance extraordinaire d'avoir des installations qui perdurent encore 35 ans après. Ils ont quand même eu les Jeux il y a un moment et le fait que [les installations] soient accessibles à tout le monde... Ils sont extrêmement chanceux.
En France, on n'a pas beaucoup d'installations et elles sont réservées aux sportifs
, ajoute-t-elle.
Sur la trace des Jeux olympiques, ces jeunes ont, pour l’instant, foulé le sol de toutes les villes hôtes d’Europe, de Munich à Barcelone, en passant par Athènes. En Alberta, ils ont visité les installations de l’Université de Calgary, comme l’anneau olympique, ou encore le centre WinSport, dans le Parc olympique.
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En contemplant l'héritage sportif des Jeux de Calgary près de 30 ans après leur tenue, l'instigateur du voyage et professeur d’éducation physique François Lassuye est clair : Je dois dire qu'on est impressionnés par la qualité des installations et par leur pérennité.
Si on avait vu la moitié des infrastructures abandonnées, on aurait dit : "Est-ce que c'est un échec?" Là, on voit des infrastructures de qualité, on voit un monde universitaire qui est très impliqué, donc ça, c'est très impressionnant
, poursuit-il.
Le groupe s’est aussi entretenu avec des athlètes canadiens, comme le champion paralympique Brian McKeever, ou l’entraîneur de l’équipe de lutte des Dinos de l’Université de Calgary, Mitch Ostberg.
Leur périple ne s’arrête pas à l’aspect sportif de l’événement international, puisqu'ils rencontrent aussi des représentants des villes visitées pour discuter des volets sociétal et environnemental des Jeux olympiques.
On sait que les jeux évoluent. Il y a de nouvelles disciplines qui arrivent, des disciplines qui vont disparaître avec le manque de neige. On essaie d'anticiper sur le futur. La question qu’on a demandé ce matin à une conseillère municipale, c’est : "Comment voyez-vous les Jeux à l'avenir?"
, explique François Lassuye.
Au-delà de l'acier, du béton et du sport, ce dont François Lassuye souhaite que ses élèves prennent conscience est l'impact sur la société elle-même.
« Ça n'est pas uniquement des médailles, c'est aussi beaucoup de choses. C'est toute la vie d'une société, donc on a décidé, avec un groupe de collègues de [...] présenter ça aux élèves. »
On veut leur montrer ce qu'il y a derrière les Jeux olympiques
, assure-t-il.
Calgary dit non aux Olympiques
En 2018, alors que l’idée de tenir les Jeux olympiques en 2026 faisait son chemin au conseil municipal de Calgary, les citoyens, eux, n'en voulaient pas. À l’issue d’un référendum sur la question, 56,4 % de la population de la métropole albertaine avaient rejeté le projet, signant du même coup son arrêt de mort.
Malgré ce résultat, François Lassuye voit à Calgary une population qui semble s'intéresser intelligemment aux Jeux
et qui serait donc en mesure d’en organiser de manière pragmatique.
De Tokyo à Paris
L’idée de ce projet est née pendant la pandémie, lorsque les Jeux de Tokyo ont été mis sur pause. C'est là qu'on s'est posé des questions : "Qu'est-ce qui va se passer? Comment on va les organiser? Est-ce que les Jeux sont destinés à disparaître?" On a monté le projet [et] on a présenté ça à l'Éducation nationale
, explique-t-il.
S’ils se renseignent sur l’impact de la tenue des Jeux olympiques, ils comptent aussi en faire bénéficier les autres. Une fois leur périple terminé, en 2024, le groupe compte présenter ses conclusions en organisant des conférences à travers la France.