Le troisième lien doit être réservé au transport en commun, croit Bruno Marchand

Bruno Marchand était de passage à Malmö en Suède samedi dans le cadre de son voyage d'affaires en Scandinavie.
Photo : Radio-Canada / Olivier Lemieux
La mission de Bruno Marchand en Scandinavie l'a convaincu d'une chose: si le troisième lien doit voir le jour, il doit être dédié au transport collectif.
Ce n'est pas la première fois que le maire de Québec évoque son penchant pour un projet de transport structurant entre les deux rives, mais jamais il n'avait été aussi clair.
Selon lui, les automobilistes n’ont pas besoin d’une nouvelle route pour franchir le fleuve.
On a déjà deux ponts qui permettent ça. Le gouvernement décidera de ce qu'il fait avec son tunnel, mais nous, on est convaincus que si on veut déplacer beaucoup de monde rapidement, le transport collectif est la meilleure solution
, tranche Bruno Marchand.
C’est au terme d’un échange avec des élus de Malmö, une municipalité de 360 000 habitants du sud de la Suède, que le maire a voulu clarifier sa position. Malmö est parmi les meilleures villes au monde en matière de développement durable.
Un tunnel pour un métro
Depuis 2000, Malmö est reliée à Copenhague, au Danemark, grâce à l'Øresundsbron, un pont-tunnel qui permet de franchir le détroit qui sépare ces deux pays. L’ouvrage s’étire sur une distance de 16 kilomètres et compte quatre voies automobiles ainsi que deux voies ferrées.
Ce lien a stimulé la demande de logements à Malmö et a permis aux autorités de décontaminer une large portion du secteur portuaire afin d’aménager de nouveaux quartiers.
Les entreprises technologiques ont remplacé l’industrie lourde d’autrefois et les habitations respectent des principes de densification qui favorisent les déplacements à pied ou à vélo.
En 2028, la construction d’un second tunnel doit débuter pour relier Malmö à Copenhague par un métro.
Selon Stefana Hoti, responsable de la planification urbaine à Malmö, la possibilité d’intégrer des voies automobiles au projet n’a jamais été envisagée. En fait, si les besoins en mobilité de la région continuent de croître, nous pourrions même convertir les voies automobiles du pont-tunnel Øresundsbron au transport collectif
, dit-elle.
Tendance mondiale
La détermination des élus de Malmö a impressionné Bruno Marchand.
Selon lui, les villes du monde n’ont plus le choix de s’engager dans la lutte contre les changements climatiques. Les problèmes de pollution de l’air liés à la circulation automobile ne peuvent plus être ignorés.
Dans ce contexte, un tunnel réservé au transport collectif entre Québec et Lévis prendrait tout son sens.
La tendance mondiale, elle va là. Ce n’est pas de se dire : "Est-ce que Québec a envie de faire bande à part?" : Québec fait face aux mêmes problèmes que tout le monde!
s’emporte-t-il.
Questionnée sur le sujet, le cabinet de la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault a répondu que Mme Guilbault est elle aussi allée en Scandinavie, revenant tout aussi convaincue que le gouvernement se dirige dans la bonne direction avec le projet de tunnel Québec-Lévis ayant une composante importante de transport collectif
.
Densification
Bruno Marchand est aussi convaincu que les gens voudront habiter près d’un réseau de transport collectif rapide et fiable, ce qui permettra la construction de nouveaux quartiers à Québec.
Les maisons unifamiliales font partie du paysage et sont là pour rester, prévient-il, mais la population est aussi ouverte au changement.
Dans cette optique, Bruno Marchand approuve la densification douce
adoptée à Malmö, qui plafonne généralement la hauteur des bâtiments à six ou sept étages. C’est très inspirant. Il faut l’adapter à qui nous sommes, mais je pense qu’on a beaucoup de choses à apprendre de ce qui se fait en Suède.