De la bière créée directement à l’Université de Sherbrooke
La bière produite à l'usine-école Siboire à l'Université de Sherbrooke.
Photo : Radio-Canada / Pierrick Pichette
La bière consommée à de l'Université de Sherbrooke pourrait bientôt être produite exclusivement sur place. C'est du moins l'objectif de l'usine-école Siboire, qui a été inaugurée vendredi. Depuis quelques semaines, les cuves y fonctionnent à plein régime et de la bière produite pour et par les étudiants a déjà été commercialisée.
Le directeur de l’usine-école Siboire de l'Université de Sherbrooke, Alexis Dauth, se réjouit de faire partie du projet.
Ça fait 6 ans, je pense, que j'entends parler de l'usine-école. Bien sûr, j'aime la bière. Donc quand on m'a dit : ''Tu pourrais être à la tête de ce projet-là et t'assurer que les étudiants du campus vont recevoir une bière de qualité", ça m'a parlé directement
, raconte l’étudiant.
Impliqués depuis la session d'automne, Alexis Dauth et ses collègues étudiants n'ont eu besoin que de quelques mois pour brasser la première bière de l'usine, le 25 janvier dernier.
« C'est mettre les premiers blocs LEGO d'un projet qui va peut-être être plus vieux que quand mes enfants vont venir à l'université ! C'est le fun de se dire que j'étais là au départ, moi . »
Huit ans après avoir eu ce qu'il qualifie d'une idée folle, le professeur en génie chimique et biotechnologique à l’Université de Sherbrooke, Joël Sirois, n'a pu cacher sa fierté à l'inauguration.
[Je suis] hyper fier de l'équipe de démarrage, des gens qui ont pris des initiatives, des gens qui ont osé au début dire "ça ne se fait pas, mais on va le faire pareil"
, confie le professeur.
« Je suis hyper fier des étudiants qui se sont impliqués, de voir à quelle vitesse ils se l'approprient. Je disais tantôt en anecdote, "ils ont vendu de la bière avant que je le sache !" »
C'est entre autres grâce à un don sous différentes formes de plus d'un million $ de la microbrasserie Siboire que le projet a pu naître.
Pour le copropriétaire de la microbrasserie Siboire, c’est ce qui va peut-être faire en sorte que l'entreprise soit encore là dans 20 ans.
C'est certain que ça va semer des graines dans l'esprit de bien des étudiants et étudiantes, et pas juste en ingénierie, mais que ce soit en comptabilité, que ce soit en design, que ce soit en enseignement,
estime le copropriétaire.
Le recteur de l’Université de Sherbrooke, Pierre Cossette, se réjouit de ce que ça peut montrer aux étudiants. Ça permet aussi de démontrer qu'avec le génie chimique et biotechnologique, on fait beaucoup plus que ce qu'on imagine traditionnellement qu'est la chimie ou le génie chimique ! C'est apprendre à distiller et à brasser,
souligne le recteur.
« On se dit, à l'Université de Sherbrooke, bien sûr qu'on prend la bière brassée par les étudiants. On enlève Labatt d'ici et on garde maintenant juste l'usine-école. »
Déjà, les étudiants impliqués sont à pied d'œuvre pour développer non seulement de la bière, mais aussi d'autres boissons alcoolisées. L'objectif ultime : que les produits de l'usine-école soient les seuls vendus sur le campus.
Avec les informations de Pierrick Pichette