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Fermeture du chemin Roxham : une « très belle victoire » pour le Québec, dit Legault

François Legault souriant.

Le premier ministre du Québec, François Legault, lors de son point de presse au cours duquel il a salué l'entente entre le Canada et les États-Unis sur le passage de migrants irréguliers.

Photo : La Presse canadienne / Graham Hughes

La Presse canadienne

Le premier ministre François Legault s'est dit « heureux » de la « fermeture » du chemin Roxham à partir de vendredi, à minuit, en vertu de l'accord annoncé entre le Canada et les États-Unis sur les demandeurs d'asile.

M. Legault a parlé d'une très belle victoire pour le Québec et a remercié deux fois plutôt qu'une Justin Trudeau, lors d'un point de presse à Montréal ayant suivi celui tenu par le premier ministre du Canada et le président américain Joe Biden, à Ottawa.

M. Legault a salué le travail de ses ministres auprès d'Ottawa et de Washington dans ce dossier, et a aussi remercié le président Biden, en déclarant : On le sait, avec tout ce qu'on vit actuellement, en Russie, en Chine, c'est plus important que jamais d'avoir de bonnes relations avec les États-Unis.

« Vous avez devant vous un premier ministre qui est heureux de savoir que ce soir [vendredi] à minuit, enfin, le chemin Roxham va être fermé. »

— Une citation de  François Legault, premier ministre du Québec

L'accord entre Ottawa et Washington fera des 8900 kilomètres de leur frontière commune un passage officiel et conduira au refoulement des demandeurs d'asile qui la traversent, notamment au chemin Roxham.

À l'évidence, le fait qu'on ait eu 40 000 personnes par le chemin Roxham dans la dernière année, je pense que c'est clair que, même s'il reste quand même d'autres personnes qui vont essayer d'entrer par d'autres endroits, c'est certain qu'on vient de régler une grosse partie du problème, a dit le premier ministre du Québec, ajoutant que c'est la responsabilité du gouvernement fédéral de s'assurer que la frontière soit respectée.

Une femme portant un masque chirurgical marche en tenant la main d'un enfant. D'autres personnes marchent derrière elle.

Des migrants traversent la frontière des États-Unis vers le Canada par le chemin Roxham, quelques heures avant sa fermeture.

Photo : La Presse canadienne / Ryan Remiorz

M. Legault a tenu à dire que le peuple québécois a toujours été accueillant, et que le Québec continuera de fournir sa part d'efforts et de remplir son devoir humanitaire.

On va continuer de prendre notre part des demandeurs d'asile, des gens qui sont mal pris dans leur pays, c'est notre devoir humanitaire, a-t-il ajouté, tout en répétant que les services au Québec sont très étirés, trop étirés, actuellement.

En marge de l'accord, le Canada s'engage à accueillir cette année 15 000 migrants supplémentaires en provenance de l'hémisphère occidental pour des motifs humanitaires et à leur offrir des débouchés économiques.

Lors de son point de presse, M. Legault ne s'est pas avancé sur cet aspect. Ainsi, il a dit ne pas avoir beaucoup d'informations à ce sujet, avant d'ajouter que, compte tenu du grand nombre de migrants qui ont été reçus au cours de la dernière année, le Québec a fait [sa] part et qu'il y a un rattrapage à faire pour qu'il y en ait plus dans les autres provinces.

Des règles « encore loin d'être claires »

L'accord annoncé vendredi fait en sorte de maintenir l'Entente sur les tiers pays sûrs (ETPS). En vertu du traité bilatéral que le Canada et les États-Unis ont signé en 2004, un réfugié potentiel qui se présente à un poste frontalier officiel canadien et qui a d'abord foulé le sol américain est refoulé, puisqu'il doit poursuivre sa demande d'asile dans le premier « lieu sûr » où il est arrivé.

Une pancarte à l'extérieur où l'on peut lire: «Arrêtez, il est illégal de passer la frontière ici ou ailleurs qu'à un point d'entrée».

L'ancienne pancarte près du chemin Roxham sera remplacée par une nouvelle signalisation dès minuit, dans la nuit de vendredi à samedi.

Photo : Radio-Canada / Elyse Allard

« Plutôt que d'annuler l'Entente [sur l]es tiers pays sûrs et de permettre aux demandeurs d'asile de passer de façon sécuritaire par les postes frontaliers, la nouvelle entente va plutôt vraisemblablement créer des milliers de minichemins Roxham partout au pays, où les gens vont finir par entrer quand même dans des conditions précaires, dangereuses et en étant encore plus à la merci des passeurs. »

— Une citation de  Andrés Fontecilla, responsable de Québec solidaire en matière d'Immigration

M. Fontecilla a déclaré que les règles d'application de cette nouvelle entente étaient encore loin d'être claires, notamment en ce qui concerne la période de 14 jours pour être intercepté.

La nouvelle politique visant à refouler les migrants doit s'appliquer aux personnes qui auront traversé hors des points d'entrée officiels la frontière canado-américaine, et ce, jusqu'à 14 jours après la traversée irrégulière.

Nous avons aussi beaucoup de questions concernant les 15 000 dossiers qui seront acceptés : qui sera choisi et selon quels critères? C'est déplorable qu'aucun organisme dédié à l'accueil des demandeurs d'asile ou groupe citoyen concerné n'ait été consulté sur cette entente qui ne va pas régler le problème, a dit le député de QS.

Le député du Parti québécois Pascal Bérubé, porte-parole en matière d'immigration, de francisation et d'intégration, a affirmé sur Twitter que la fermeture du chemin Roxham s'imposait. C'est à se demander pourquoi on a dû attendre un an, un an pendant lequel le gouvernement du Québec n'a jamais été mis au courant ni consulté, de toute évidence. C'est un peu gênant, même si le résultat s'imposait, a-t-il ajouté.

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