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La baisse des possibilités forestières chiffrée autour de la rivière Péribonka

Carte de la localisation des aires protégées décrétées en juin 2023 (Groupe CNW/Bureau du forestier en chef)

Le Bureau du Forestier en chef a publié cette carte vendredi où apparaît le territoire de l'aire protégée de la Rivière-Péribonka.

Photo : Gracieuseté du Bureau du Forestier en chef

Le Forestier en chef réduit d’environ 37 000 mètres cubes les possibilités forestières pour 2023-2028 dans deux unités d'aménagement bordant la rivière Péribonka dans le nord du Lac-Saint-Jean.

Cette baisse des possibilités annuelles de récolte de bois fait suite à l'annonce de la création d'une aire protégée dans ce secteur par Québec en juin dernier. La superficie concernée est d'environ 20 000 hectares.

Il s’agit d’une diminution de 0,5 % par rapport à la région entière, a confirmé le Bureau du Forestier en chef. Les possibilités forestières sont établies à 7 269 000 mètres cubes de façon annuelle au Saguenay-Lac-Saint-Jean.

De la pression supplémentaire, déplore le CIFQ

Le Conseil de l’industrie forestière du Québec (CIFQ) ne voit pas cette annonce d’un bon oeil, d’autant qu’une seconde réduction est attendue avec le dépôt de la nouvelle stratégie de protection du caribou forestier en juin.

Toute diminution de la possibilité forestière ajoute de la pression sur l’industrie qui fait face déjà face à un défi majeur d’accès à la ressource. Ces diminutions et celles qui pourraient survenir prochainement auront des impacts directs sur la chaîne d’approvisionnement de l’industrie forestière et la chaîne de valeur de plusieurs entreprises qui en dépendent. Ce sont malheureusement les communautés forestières qui en subiront les plus grands impacts, a déploré le président-directeur général du CIFQ, Jean-François Samray.

Les possibilités forestières

Le calcul des possibilités forestières correspond à la quantité de bois qui peut être coupée par année dans une zone précise. C'est le ministère des Ressources naturelles et des Forêts qui attribue ensuite les droits de coupe aux entreprises.

Lors de rencontres avec des élus à Alma en janvier, l'impact possible du plan de protection du caribou avait été chiffré à 2000 emplois directs et indirects au Saguenay-Lac-Saint-Jean.

Dans sa déclaration écrite transmise à Radio-Canada, Jean-François Samray a rappelé que l’industrie forestière joue un rôle primordial dans la vitalité socio-économique du Saguenay-Lac-Saint-Jean avec 331 entreprises, qui fournissent près de 40 % des emplois du secteur primaire et manufacturier de la région.

Une confirmation pour Ève Tremblay

Le son de cloche est évidemment bien différent du côté du Comité de sauvegarde de la rivière Péribonka, qui a longtemps milité pour la création d'une aire protégée.

C'est sûr que pour eux, c'est peut-être une mauvaise nouvelle, mais je vous dirais que pour la biodiversité et pour ceux qui veulent faire préserver du territoire, entre autres, des territoires en plus, où on retrouve la présence d'espèces en péril, c'est une bonne nouvelle, a commenté la porte-parole du comité, Ève Tremblay, en ajoutant que la région est encore bien loin des cibles de protection établies.

Des coupes avaient été prévues dans cette zone en raison d'une épidémie de tordeuse des bourgeons de l'épinette, mais avaient été annulées à la dernière minute par Québec.

Pour Ève Tremblay, l’annonce de vendredi représente une confirmation.

On avait déjà la confirmation parce qu'en juin dernier, il y a eu un décret de la part du conseil des ministres pour mettre sous protection le territoire de la rivière Péribonka, donc déjà il y avait une protection légale, mais la suite c'est que le Forestier en chef retire de la possibilité forestière, de la matière ligneuse qui se trouve à l'intérieur de ce périmètre, a-t-elle expliqué.

Une femme devant un lac l'hiver.

Ève Tremblay, porte-parole du Comité de sauvegarde de la rivière Péribonka

Photo : Radio-Canada / Priscilla Plamondon-Lalancette

La porte-parole a d’ailleurs participé jeudi à la seconde rencontre du groupe de travail chargé d’établir les paramètres de la future aire protégée.

En fait, ce comité-là, c'est vraiment pour travailler à la mise en valeur de la rivière Péribonka. Alors quand on parle de mise en valeur, évidemment, on parle de mise en valeur écologique, mais aussi de mise en valeur écotouristique de la rivière parce qu'on sait que cette rivière-là a un très haut potentiel de développement touristique. Alors le comité se penche justement sur les modalités à mettre en place pour réaliser cette mise en valeur là, a-t-elle poursuivi.

Rappelons qu’initialement, le comité de citoyens avait été exclu à la demande de politiciens de la région. Le préfet de la MRC de Maria-Chapdelaine, Luc Simard, s’était d’ailleurs excusé.

La forêt

Des coupes avaient d'abord été autorisées par le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs pour récolter du bois attaqué par la tordeuse du bourgeon de l'épinette le long de la rivière Péribonka.

Photo : Radio-Canada / Pascal Girard

Au Québec c'est un total de 85 100 mètres cubes qui seront retirés par année dans six nouvelles aires protégées et cinq agrandissements d'aires existantes.

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