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Analyse

Budget du Nouveau-Brunswick : quand le gouvernement lâchera-t-il du lest?

Avec des fonds supplémentaires d’Ottawa en santé, une croissance continue de sa population et un marché de l’emploi enviable, pourquoi le Nouveau-Brunswick continue de jouer au pingre?

Ernie Steeves donne une conférence de presse

Le ministre des Finances, Ernie Steeves, a annoncé un surplus de 40 millions $, une somme sous-estimée selon plusieurs experts.

Photo : CBC/Mike Heenan

Cette semaine, trois provinces de l’Atlantique ont présenté leur budget : le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve-et-Labrador. Les trois provinces ont beaucoup en commun : une faible population, un grand territoire et des défis majeurs en santé et en logement. Comme partout au Canada, les trois provinces sont aussi frappées par une inflation galopante qui afflige les citoyens.

En Nouvelle-Écosse et à Terre-Neuve-et-Labrador, pour faire face à ces défis, les gouvernements ont choisi de présenter des budgets déficitaires. Depuis déjà plusieurs semaines, le conservateur Tim Houston et le libéral Andrew Furey font des annonces pour tenter d’alléger le poids de l’inflation sur leurs citoyens.

Ils imaginent aussi des stratégies pour améliorer les soins de santé, alors que les systèmes craquent de partout.

Le Nouveau-Brunswick se tient loin des pluies d’annonces positives, même si sa situation financière est plus enviable que celle de ses voisins. Les budgets présentés cette semaine dans les trois provinces tracent un contraste frappant dans l’approche qu’utilise le Nouveau-Brunswick par rapport à la Nouvelle-Écosse et à Terre-Neuve-et-Labrador.

Prenons la question des surplus et des déficits. La Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve-et-Labrador enregistrent toutes les deux des déficits : 160 millions $ à Terre-Neuve-et-Labrador et 279 millions $ en Nouvelle-Écosse.

Le Nouveau-Brunswick enregistre plutôt un surplus de 40 millions $ - et les experts s’entendent pour dire que la province sous-estime ses revenus. Résultat : la population est en droit de s’attendre à un surplus beaucoup plus important.

Sur la scène nationale, nous sommes en train d’acquérir une réputation de lieu de croissance et de prospérité, croit le ministre des Finances du Nouveau-Brunswick Ernie Steeves. Les jours où la province semblait frôler le précipice de la faillite sont derrière nous.

Ernie Steeves.

Le ministre des Finances Ernie Steeves a présenté son cinquième budget mardi à Fredericton.

Photo : La Presse canadienne / Stephen MacGillivray

Selon les prévisions, notre ratio de la dette nette au produit intérieur brut sera le moins élevé de toutes les provinces à l’est de la Saskatchewan., s’est-il targué.

Effectivement, le Nouveau-Brunswick excelle à ce chapitre. Ses voisines, un peu moins.

À quel prix pour les citoyens? L’exemple de la santé

La Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve ont décidé de faire de la santé la pierre angulaire de leur budget respectif. Votre santé, notre priorité, clame le budget de Terre-Neuve-et-Labrador. Plus de soins de santé, plus vite, titre plutôt celui de la Nouvelle-Écosse.

Au Nouveau-Brunswick, le message est plus diffus. Croissance et possibilités sont les mots d’ordre pour le budget 2023-2024.

Si les trois provinces augmentent chacune considérablement le financement des soins de santé - grâce notamment aux ententes conclues avec Ottawa - les mesures pour améliorer les soins diffèrent.

Des infirmières dans un hôpital.

En Nouvelle-Écosse, le gouvernement investit 110 millions de dollars pour la rétention des infirmières.

Photo : Radio-Canada / Evan Mitsui

En Nouvelle-Écosse, les infirmières de moins de 30 ans ne paieront pas d’impôt provincial sur les premiers 50 000 $ gagnés. De plus, la province investit 110 millions $ pour retenir les infirmières déjà en place. Ces mesures ne sont pas seulement concrètes, elles sont aussi prometteuses de résultats positifs.

À Terre-Neuve, la province veut moderniser le système de santé et injecte 300 millions $ supplémentaires pour le faire. Parmi les mesures phares, un système d’ambulance centralisé, de nouvelles cliniques collaboratives et 450 millions $ pour finaliser la construction de deux hôpitaux.

Au Nouveau-Brunswick, le gouvernement n’a pas fait de la santé le thème central de son discours. En fait, dans les neuf sous-titres du discours du budget, les soins de santé publics fiables arrivaient en 6e place, après les communautés sécuritaires et dynamiser l’activité dans le secteur privé, et avant bâtir un meilleur système éducatif.

Parmi les mesures énumérées, quelques millions ici et là pour des mesures qui ressemblent davantage à de la régie interne. Pas de grande vision, pas de grandes dépenses, pas de grands programmes, sinon 30 millions $ pour recruter et maintenir du personnel en poste.

C’est moins que les 33 millions $ que la province a choisi de dépenser pour que davantage de policiers sillonnent les communautés plus sécuritaires.

Bref, les comptes publics se portent bien au Nouveau-Brunswick. La population est néanmoins en droit de se demander si la ceinture - serrée depuis des années - se desserrera un jour afin de lui permettre de souffler un peu.

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