Crise du logement : Blaine Higgs dit qu’il faut étudier le problème

Le premier ministre du Nouveau-Brunswick, Blaine Higgs, estime qu'il faut étudier davantage toute la question des besoins en matière de logement.
Photo : Radio-Canada / Michel Corriveau
Face au tollé provoqué par l’absence de nouveaux investissements dans le logement social, le premier ministre du Nouveau-Brunswick, Blaine Higgs, a rappelé que la ministre responsable du logement, Jill Green, étudiait la question et qu'il fallait mieux comprendre les enjeux du logement avant d'agir.
« Découvrons quels sont les enjeux. »
Son rapport, qui doit paraître en juin, examine les besoins en logement dans toute la province
, dit Blaine Higgs, en parlant de la stratégie que prépare la ministre Green.
Interrogé à savoir si des investissements de l’ordre de 200 millions $ à 300 millions $, comme le suggérait le PDG
du Conseil économique du Nouveau-Brunswick, Gaëtan Thomas, sont nécessaires, le premier ministre est resté vague.Ce sont les estimations de M. Thomas, je ne sais pas si c'est correct ou les détails qu'il avait, je ne dis pas qu'ils ne le sont pas parce que je ne sais pas
, a lancé le premier ministre.
Une crise qui dure depuis plusieurs années
La crise du logement n’est pas nouvelle. Depuis des années, de nombreux organismes dénoncent les hausses faramineuses de loyers, ainsi que le manque de logements sociaux pour les ménages à faibles revenus.
En mai 2021, la greffière du Conseil exécutif avait rendu public un rapport qui étudiait déjà la situation, à la demande du gouvernement Higgs. Ce rapport intitulé Examen de la situation du logement locatif au Nouveau-Brunswick, soulignait, par exemple, que le Nouveau-Brunswick bénéficierait d’un plus grand nombre de logements convenables et abordables.
Après avoir consulté de nombreux citoyens et organismes, on notait aussi que les gens du Nouveau-Brunswick font des choix difficiles pour rester logés.
L’ancienne ministre responsable du logement avait, elle aussi, étudié la question, rappelle la cheffe libérale, Susan Holt. Quand Mary Wilson était ministre, elle a communiqué, plus d’un an passé, qu’elle créera un plan. De ne pas voir de l’action, et c’est plus d’un an qui s’est déroulé, ça nous inquiète
, dit Susan Holt.
À ce point-ci, avec l’information qu’ils ont, de dire encore qu’ils sont en train d’étudier, je pense qu’il ferme la porte, il est en train de repousser à demain quelque chose, pour éviter d’en parler, pour éviter d’investir
, déplore le député vert de Kent-Nord, Kevin Arseneau.
Entretemps, la province a annoncé, en octobre 2022 l’investissement de 102 millions $ dans de nouveaux logements sociaux. On prévoit, avec ces fonds, construire 380 nouveaux logements sociaux, et en rénover 110.
Des besoins qui vont en croissant
Les besoins pour des logements abordables sont de plus en plus grands. Qu’il s’agisse d’étudiants, de travailleurs ou de familles à faible revenu, dans toutes les régions de la province, il existe une pénurie de logements. Dans plusieurs cas, cela nuit au recrutement de travailleurs, et donc, au développement économique.
Les municipalités, les organisations sans but lucratif, les gens des milieux d’affaires, du Conseil économique, ils ont déjà proposé des solutions, ils ont proposé des projets, ils sont prêts pour commencer à avancer des choses
, souligne Susan Holt.
Le député vert Kevin Arseneau estime que, dans le seul comté de Kent, les 140 nouveaux logements construits annuellement sont loin de répondre aux besoins.
On est capables de savoir à peu près comment de nouvelles personnes on a besoin d’accueillir dans le comté de Kent pour garder un statu quo, on parle de 550 unités de logement par année, d’ajouter en plus de ce qu’on a déjà, jusqu’à 2026, juste pour suivre la tendance
, dit-il.
C’est un enjeu dans chaque coin de notre province. Quand je vais à Saint-Isidore, ils parlent du logement, quand je suis à Bathurst, le monde du collège communautaire, il n’y a aucune place pour que les élèves étrangers, les élèves internationaux, peuvent rester
, déplore Susan Holt.
Pas de plafond sur les loyers à l’horizon
Lors de la présentation de son budget, le ministre des Finances a fermé la porte à un nouveau plafond sur les loyers, malgré les hausses importantes signalées un peu partout dans la province.
Le ministre Ernie Steeves invite plutôt les locataires à faire appel au Tribunal sur la location de locaux d'habitation, qui recevra davantage de fonds pour faire face aux demandes croissantes.
Pour le ministre, imposer un plafond nuirait aux secteur privé, et il n’est donc pas question d’aller dans ce sens. Afin de maintenir la croissance des entreprises et la croissance de l'industrie du logement, nous avons pensé qu'un plafond des loyers est contre-productif
, a expliqué le ministre Steeves.