La relève aux commandes des érablières

Vincent Boutin est propriétaire d'une érablière à Frampton en Chaudière-Appalaches
Photo : Radio-Canada / Philippe L'Heureux
La relève est au rendez-vous dans le milieu acéricole québécois. De nombreux jeunes acériculteurs plongent à leur tour dans l'aventure du sirop d'érable.
Bon an mal an, environ 15 élèves s'inscrivent chaque année au programme de production acéricole du Centre de formation agricole Saint-Anselme, dans Chaudière-Appalaches. Mais le visage de la clientèle a changé depuis la mise en place de cette formation, en 2006.
À l'époque il y avait des personnes un peu plus âgées. Mais là, on parle de plus en plus de jeunes, parfois inexpérimentés ou presque, qui s'intéressent à l'acériculture
, note le directeur du centre, Bruno Cantin.
L'acériculture demeure bien souvent une affaire familiale, selon lui. Les grands-parents, les oncles et tantes passent le flambeau aux enfants ou aux petits-enfants. Beaucoup des élèves inscrits en production acéricole suivent également d'autres formations en agriculture. La relève se porte très bien
note M. Cantin.
Né là-dedans
Vincent Boutin s'est lancé en acériculture il y a dix ans. Aujourd'hui âgé de 34 ans, il est propriétaire d'un boisé de près de 19 000 entailles à Frampton dans Chaudière-Appalaches.
Se lancer dans l'érable était tout naturel pour le Beauceron. Il a repris le flambeau de son père Victor, qui était également acériculteur.
Je suis né là-dedans!
rigole-t-il. Depuis qu'on est tout jeunes qu'on participe à la cabane à sucre!
Si les affaires vont bien, il constate que les défis sont nombreux dans l'industrie.
Le coût exorbitant
de l'achat des terres, les taux d'intérêt qui augmentent, le manque de main-d'œuvre font mal et découragent bien des Québécois de se lancer dans la production acéricole.
« C'est [beau] de voir nos arbres grandir. C'est un grand jardin qu'on cultive »
De nouvelles érablières
L'association des Producteurs et productrices acéricoles du Québec n'a pas de données à jour concernant l'âge moyen des acériculteurs.
En moyenne, nous avons 220 nouveaux producteurs qui se sont ajoutés entre 2016 et 2022
, mentionne Joël Vaudeville, directeur des communications de l'organisme.
Il estime que depuis 2021, 1200 nouvelles entreprises acéricoles se sont ajoutées au Québec sur un total de près de 8000.
On a une belle relève
, dit-il.
L'exploitation d'érablières permet à de nombreuses productions agricoles de se maintenir à flot, selon l'association.
Il est encore trop tôt pour dire si la saison des sucres 2023 sera aussi bonne que la saison « record » de 2022.
Avec les informations de Pascale Lacombe et Philippe L'heureux