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Crabe des neiges : les préparatifs vont bon train, les pêcheurs du N.-B. sont optimistes

L'industrie du crabe des neiges doit se relever d'une année difficile en 2022, les pêcheurs ont bon espoir que le crustacé sera en demande sur les marchés.

Des bateaux de pêche dans l'eau, au quai de Shippagan, des morceaux de glace flottent.

Plusieurs bateaux de pêche au crabe sont déjà à l'eau au quai de Shippagan au Nouveau-Brunswick, les pêcheurs attendent avec impatience de sortir en mer.

Photo : Radio-Canada / Mario Mercier

Radio-Canada

Au Nouveau-Brunswick, les pêcheurs de crabes des neiges en sont aux derniers préparatifs pour la saison de pêche qui s’étend d’avril à juin. Impatients de sortir en mer, ils ont aussi hâte de voir ce que l’avenir leur réserve, l’industrie du crabe ayant connu une année très difficile l’an dernier.

Pour l’année 2023, moi j'entrevois une bonne saison, c'est sûr que les prix vont diminuer, lance le président de l’Association des crabiers acadiens, Joël Gionet.

M. Gionet est aussi capitaine du Charlo G. Il précise que plusieurs bateaux sont déjà à l’eau à Shippagan. À Caraquet, les pêcheurs attendent l’arrivée du brise-glace dans les prochains jours pour pouvoir faire la même chose. Selon lui, les pêcheurs sont assez optimistes.

Un pêcheur parle au téléphone, sur son bateau.

Joël Gionet.

Photo : Radio-Canada / Mario Mercier

Je pense que le moral est bon. Je pense que l’année 2022 ça été une année qui a comme surpris tout le monde, explique-t-il.

Se relever d’une saison difficile

Joël Gionet raconte que l’an dernier, la saison a été bombardée de défis : inflation, guerre en Ukraine, augmentation des taux d’intérêt. Tout ceci a compliqué la vie aux transformateurs qui n’ont pas pu écouler le stock sur le marché. Les pêcheurs ont donc subi une baisse du prix en cours de saison.

Sur les quais, la question du prix fait jaser, mais personne ne peut encore confirmer ce que recevront les pêcheurs pour leurs prises.

On va juste avoir les prix quand les premières loads de crabes seront vendues. […] Sur les sites au Québec, ils parlent de 2 $, 2,50 $, entre 2 $ et 3 $ [la livre], dans ces environs-là. Je veux dire, on a déjà pêché le crabe pour 1 $ la livre!, lance Joël Gionet.

Une ressource abondante

Le directeur général de la Fédération régionale acadienne des pêcheurs professionnels, Jean Lanteigne, croit lui aussi que les pêcheurs sont optimistes.

La ressource est là, on a de bonnes indications qu’on en fera des bonnes pêches et ça c’est intéressant, dit-il.

Des bateaux de pêche sur le quai de Shippagan

Les pêcheurs de crabe des neiges du Nouveau-Brunswick ont hâte de savoir ce que la saison leur réserve. La saison 2022 a été très difficile pour l'industrie du crabe qui doit maintenant se relever.

Photo : Radio-Canada / Mario Mercier

Un printemps hâtif permettra aux pêcheurs de sortir en mer plus tôt cette année, soit au début du mois d’avril, une dizaine de jours plus tôt que l’an passé.

Comme la ressource est abondante cette année, les pêcheurs auront du pain sur la planche.

Quand la ressource est là, on comprendra que si on la pêche pas, il y a un taux de mortalité naturel important dans le crabe des neiges et on ne voudrait certainement pas le perdre. 

Jean Lanteigne est aussi d’avis que les pêcheurs sont prêts à mettre la saison 2022 derrière eux, une année étrange où on a commencé avec des prix records et tranquillement, c’est descendu comme des marches d’escalier.

Pêcher avant l’arrivée des baleines

S’il s’attend à un prix plus bas que celui offert pendant les bonnes années 2017 à 2021, Joël Gionet tente de voir le bon côté des choses. 

On a quand même des bonnes nouvelles, la ressource est en santé, les quotas ont augmenté, on a la chance de pouvoir pêcher tôt, avant l'arrivée des baleines, c'est toutes des choses positives.

Des casiers sur le quai, un bateau sur l'eau.

Un printemps hâtif permettra aux pêcheurs de sortir en mer plus tôt cette année, soit au début du mois d’avril, une dizaine de jours plus tôt que l’an passé.

Photo : Radio-Canada / Mario Mercier

Le fait de pêcher le crabe des neiges avant l’arrivée des baleines change la donne, selon Joël Gionet. Les premières baleines arrivent au début du mois de mai, précise-t-il. 

Le plus tôt qu’on peut capturer notre quota et le moins de pêcheurs qui peut rester à la fin de la saison, le mieux que c’est pour tout le monde, dit-il, en précisant qu’une pêche hâtive permet de diminuer le nombre de cordages dans l’eau au mois de juin, lorsque les baleines sont plus présentes et qu’elles risquent de s’y empêtrer.

Les transformateurs inquiets

L’année 2022 est donc une année à oublier pour les pêcheurs, mais aussi pour les transformateurs de crabes des neiges. Le président de l’Association des transformateurs de crabe du Nouveau-Brunswick, Gilles Thériault, croit que cette saison-ci sera aussi très difficile pour l’ensemble de l’industrie du crabe et qu’il faudra du temps pour que celle-ci se rétablisse des difficultés de l’an dernier.

On s’attend encore que notre crabe sera vendu au compte-gouttes, a-t-il affirmé dans une entrevue à l'émission La matinale mardi.

C’est une année où essentiellement, le marché doit écouler du produit pour qu’en 2024, que les choses reviennent un peu plus à la normale.

Gilles Thériault, président de l'Association des transformateurs de crabe des neiges au Nouveau-Brunswick

Gilles Thériault, président de l'Association des transformateurs de crabe des neiges au Nouveau-Brunswick (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada

Gilles Thériault précise que c’est le marché qui dicte les prix aux pêcheurs et qu’en 2022, l’industrie s’est basée sur l’année précédente pour établir ce prix, l’une des meilleures saisons en termes de prises et de prix pour les pêcheurs, soutient-il. Toutefois, les consommateurs eux, n’étaient pas au rendez-vous.

Ainsi, Gilles Thériault croit qu’une réflexion s’impose. 

Peut-être qu’il faut repenser un peu la manière dont on détermine les prix aux pêcheurs pour éviter que des catastrophes comme ça se répètent.

À cela, Joël Gionet, président de l’Association des pêcheurs de crabiers acadiens répond qu’il ne faut pas se fier à la mauvaise saison de 2022 pour « tout changer la game ».

Je pense qu’il faut laisser le marché dicter les prix, je pense que l’année 2023 va être une remise à l'heure du pendule et à partir de là, le crabe va se vendre, affirme-t-il.

Avec les informations de l’émission La matinale et de Mario Mercier

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