Pétition et période des questions : des ministres interpellés au sujet des infirmières du CIUSSS MCQ
Les infirmières ont remis une pétition de 10 000 noms au ministre du Travail, Jean Boulet, alors que jeudi des infirmières se sont rendues à l’Assemblée nationale du Québec, où le ministre de la Santé s’est fait interpeller au sujet de la situation en Mauricie et au Centre-du-Québec
Après avoir manifesté à deux reprises dans la région, des infirmières se sont rendues à l'Assemblée nationale du Québec. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Jean-François Fortier
Lors de la rencontre qui était prévue pour vendredi matin entre la présidente par intérim du syndicat représentant les infirmières et Jean Boulet, une pétition a été remise « réclamant notamment la mise en place de véritables mesures pour pallier le manque de personnel au CIUSSS MCQ », indique le Syndicat des professionnelles en soins de la Mauricie et du Centre-du-Québec par voie de communiqué.
Le Syndicat juge que le député de Trois-Rivières, qui est aussi ministre responsable de la Mauricie, a le devoir de défendre les soins et les services de santé dans la région
.
« C'était très significatif pour nous [de remettre la pétition], parce qu'une pétition de 10 000 personnes qui signent, ça en dit long. »
Depuis la fin février, les infirmières qui ne travaillaient que durant la semaine à Drummondville doivent maintenant travailler une fin de semaine sur trois pour contrer la pénurie de main-d’oeuvre dans des centres d’activités qui offrent des services 24 heures sur 24, tels que les urgences, les CHSLD
et les soins à domicile.D’ici le début de l’été, la mesure s’appliquera à toutes les infirmières du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ). Environ 20 % des infirmières du territoire n'effectuaient aucune fin de semaine avant le déploiement de ce nouveau mode de gestion des horaires.
Jean Boulet a qualifié la rencontre d'extrêmement intéressante
. Il a mentionné qu'il avait déjà eu une rencontre avec la haute direction des autorités régionales de la santé et était content d'avoir l'occasion d'entendre l'autre point de vue.
« Je n'ai pas l'intention de m'immiscer dans le processus décisionnel. »
Il comprend à quel point les changements d'horaires peuvent bouleverser la vie des employés, mais ne compte pas intervenir. Le ministre appelle les deux parties à garder le dialogue ouvert.
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Des infirmières à l’Assemblée nationale
Une quinzaine d’infirmières de la Mauricie et du Centre-du-Québec, dont la présidente par intérim du syndicat, Patricia Mailhot, se sont rendues à l’Assemblée nationale du Québec jeudi. Elles étaient vêtues de noir, dans le cadre de leurs jeudis « deuil ».
Elles ont assisté à la période des questions, en plus de rencontrer le porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé, le libéral André Fortin. Ce dernier a ensuite interpellé le ministre de la Santé, Christian Dubé, durant la période des questions au sujet de cette situation.
Ça devient complètement incompréhensible que le ministre de la Santé refuse d’écouter ses propres infirmières, les infirmières de son réseau, et qu'il les pousse à reconsidérer leur choix de carrière
, a-t-il dit. S’il fonce tête baissée, il va perdre des infirmiers, diminuer des services
, a poursuivi le député de Pontiac.
Christian Dubé a répliqué qu’au lieu d’imposer du temps supplémentaire obligatoire (TSO) aux infirmières, le CIUSSS MCQplus logique de considérer autre chose, qui est d’ailleurs prévu aux conventions collectives
.
André Fortin craint que le ministre de la Santé ne veuille exporter ce modèle dans d’autres CIUSSSc’est pas ce que j’ai dit
.
Le député libéral a demandé au ministre de revenir sur sa décision insensée, insensible, irrespectueuse et contre-productive.
M. Dubé a simplement répondu que le statu quo n’est plus possible et que son gouvernement compte proposer des solutions innovantes
pour le réseau de la santé. On va présenter un plan dans les prochaines semaines où tout le monde va devoir contribuer et regarder une façon différente de donner nos services en santé
, a-t-il déclaré.
Les conventions collectives des infirmières du réseau public du Québec viennent à échéance le 31 mars et les discussions sont déjà entamées entre le Conseil du trésor et les syndicats.
Avec des informations d'Amélie Desmarais