Un nouvel entrepôt de congélation pour réduire le gaspillage alimentaire à Brandon

Le directeur général de la Société John Howard de Brandon, Ross Robinson, à gauche, et son président, Ted Dzogan, près de conteneurs réfrigérés.
Photo : Radio-Canada / Chelsea Kemp
À Brandon, l’épicerie Food Rescue estime que son nouvel entrepôt de congélation « va considérablement augmenter » la quantité de nourriture récupérée et réduire le gaspillage alimentaire. Elle est chapeautée par la Société John Howard de Brandon, qui estime avoir récupéré plus de 135 000 kg de nourriture en 2022.
Le président de l'entreprise, Ted Dzogan, précise que l'épicerie a sauvé plus de 18 000 kg d’aliments en moins d’un mois grâce à ces nouveaux congélateurs. Il indique que l'initiative permet aux communautés de prendre leurs responsabilités et de résoudre leurs problèmes elles-mêmes
.
L'organisme accepte les excédents alimentaires de distributeurs et d’entrepôts apportant des palettes d’articles qui ne peuvent pas être vendus dans les épiceries, qui sont considérés comme excédentaires ou qui sont bloqués dans la chaîne de transport.
Les aliments ainsi récupérés sont ensuite vendus aux membres de la communauté à un prix réduit d'environ 75 % par rapport à ceux qui se trouvent sur les étagères des épiceries.
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Ted Dzogan souligne que, depuis l’ouverture du magasin situé dans le centre-ville de Brandon, l’un des défis est que lorsque des denrées alimentaires sont rendues offertes, l’épicerie n’est prévenue que 48 heures à l’avance.
Cela signifie qu’ils doivent être prêts à les recevoir et à les stocker en toute sécurité dans un court laps de temps.
Selon M. Dzogan, ce processus a été facilité par l’installation des trois conteneurs de congélation, puisque chaque unité peut contenir environ 26 palettes de nourriture, ce qui leur permet de réagir rapidement.
Avant l’installation de ces unités, il est arrivé à plusieurs reprises qu’on leur propose des dons tels qu’un semi-remorque rempli de nourriture, mais ils n’avaient pas d’espace pour tout stocker, d'après Ted Dzogan.
M. Dzogan souhaite faire de l'épicerie une coopérative à laquelle d’autres groupes impliqués dans la sécurité alimentaire pourront se joindre.
Le fait de disposer d’un endroit où stocker les denrées et de les retirer à un rythme raisonnable résout un problème pour beaucoup d’autres organismes
, explique-t-il.
Sécurité alimentaire, gaspillage et inflation
Le directeur général de la Société John Howard de Brandon, Ross Robinson, précise que les ventes permettent de partager environ 40 % des denrées alimentaires récupérées avec d’autres organismes qui s’occupent de tous les niveaux d’insécurité alimentaire dans la région.
L’objectif est de devenir un centre communautaire pour l’ouest du Manitoba afin de répondre à tous les niveaux d’insécurité alimentaire, selon les dirigeants de l’organisme.
Ça tombe à point, parce qu'avec l’inflation qui augmente, nous sommes en mesure de sauver et de produire de la nourriture pour les familles, ce qui de leur permet d'acheter plus de nourriture
, souligne M. Robinson.
Selon Ross Robinson, la récupération alimentaire est essentielle à Brandon et le système mis au point dans la ville peut être étendu à d’autres communautés au Canada.
« Il s’agit d’aliments qui allaient être jetés. Tout le monde comprend que cette nourriture est parfaitement bonne et que la jeter n’est pas la solution. »
Les gens ont faim, les banques alimentaires n’en ont pas assez, mais cette nourriture allait être jetée parce que personne n’était prêt à l’expédier de Winnipeg jusqu’ici
, ajoute-t-il.
Son collègue Ted Dzogan indique que l’équipe de sauvetage alimentaire a travaillé à la création d’un modèle durable pour ensuite enseigner à d’autres personnes au Canada comment faire la même chose.
Si l’on veut résoudre un problème local, il faut que les habitants se réunissent, comprennent le problème, l’identifient et le résolvent étape par étape, et cela peut être recréé dans n’importe quelle autre communauté au pays
, conclut-il.
Avec les informations de Chelsea Kemp