Un pompier d’Ottawa renvoyé et un autre suspendu pour un présumé crime haineux

Les faits sont survenus en septembre dernier, à la caserne 47, à Ottawa.
Photo : Radio-Canada / Francis Ferland
Un pompier d'Ottawa accusé d'avoir attaqué une personne ouvertement non binaire qui travaillait avec lui a été licencié. L'un de ses collègues, un capitaine, a pour sa part été suspendu trois jours sans salaire pour ne pas avoir signalé les faits à ses supérieurs.
Les avocats des deux hommes visés par les mesures disciplinaires ont confirmé les sanctions jeudi à la suite d'une enquête interne de la Ville.
Il s'agit d'une étape importante
, a déclaré Paul Champ, l’avocat qui représente la personne plaignante. L'employeur reconnaît ce qui s'est passé.
M. Champ espère que ces sanctions faciliteront le retour au travail de la personne qu’il représente. Cette dernière est en congé payé depuis les événements puisqu’elle a subi un stress énorme
, selon ce que rapporte son avocat.
L’enquête de la Ville fait suite à des gestes qui auraient été posés en septembre dernier, à la caserne 47, sur le chemin Greenbank, à Ottawa. Selon ce que des sources ont rapporté à CBC News, le pompier licencié aurait étouffé une recrue non binaire, et l’aurait soulevé du sol en proférant des insultes sur son genre.
La présumée victime, que CBC ne nomme pas, s’est seulement rendue à l'hôpital le lendemain pour obtenir des soins médicaux, puisqu’on lui aurait interdit de le faire avant.
La Ville n'a pas voulu confirmer les détails du rapport, même si elle a pris des mesures disciplinaires contre les deux pompiers.
La Ville d'Ottawa ne tolère aucune forme de harcèlement, de violence ou de discrimination
, a indiqué Margaret-Marie Steele, directrice associée des finances et des services généraux, dans une déclaration écrite.
Mme Steele rappelle que sa politique l’oblige à garantir un environnement respectueux et inclusif, sûr et exempt de harcèlement et de violence pour ses employés
.
À lire aussi :
Des sanctions contestées
Les pompiers impliqués dans cette affaire ont l’intention de contester les sanctions qui leur ont été imposées.
À la lumière du rapport de la Ville d'Ottawa, [mon client] estime que son licenciement est totalement injustifié et il cherchera à faire appel de cette décision
, peut-on lire dans une déclaration de son avocat.
L’avocat du capitaine qui a été suspendu a pour sa part indiqué que son client n'acceptait pas les conclusions de l’enquête de la Ville. Il a demandé à l'Association des pompiers professionnels d'Ottawa de déposer un grief contre sa suspension.
Le syndicat, quant à lui, a préféré s’abstenir de commenter la situation puisqu’une enquête policière est toujours en cours.
La police considère que le pompier congédié a commis un crime haineux et ce dernier fait face à des accusations criminelles de voies de fait grave et de harcèlement.
Le capitaine et superviseur de la caserne 47 aux moments des faits est quant à lui accusé de négligence criminelle causant des lésions pour ne pas s’être préoccupé de l’état de santé de la victime présumée.
Avec les informations de Nicole Williams, de CBC News