La bibitte qui annonce la fin de l’hiver
Pierre D’Amours donne vie à sa «bibitte» chaque printemps avec des morceaux de bois trouvés sur la rive.
Photo : Radio-Canada / Jean-François Deschênes
La fonte des glaces sur les rivières et l’arrivée du printemps prennent un sens tout à fait particulier à Matapédia où c'est le plongeon dans la rivière d'un insecte géant construit avec des morceaux de bois qui marque le dégel printanier.
Pierre D’Amours, un résident de la région, installe chaque printemps, depuis sept ans, sa Bibitte D’Amours, sur la rivière Matapédia.
À l'époque, l'idée avait été lancée de faire des paris sur la date de la débâcle annuelle de la rivière Matapédia.
La Bibitte D'Amours est une attraction qui fascine dans la régions de Matapédia.
Photo : Radio-Canada / Jean-François Deschênes
Il fallait donc un objet que tout le monde pouvait voir dériver. L'artiste Pierre D'Amours s'est inspiré des petits insectes qu'on voit sur la neige au printemps pour construire une énorme structure en bois, visible des deux rives de la rivière Matapédia.
Le créateur de l'œuvre, Pierre D'Amours, et la co-fondatrice et directrice artistique de la Gare de Matapédia, Caroline Andrieux.
Photo : Radio-Canada / Jean-François Deschênes
Les paris sur le moment de la débâcle alimentent les conversations mais pas seulement. Une partie des gains va à celui qui devine la date de la débâcle et l’autre est donnée à un organisme d’aide aux enfants.
Pierre D’Amours estime qu’entre 500 $ et 1000 $ sont ainsi distribués dans la communauté chaque printemps.
« J’ai l’impression qu’on fait là quelque chose qui mérite de se rappeler parce que c’est plein d’amour. On sent la communauté. »
La Bibitte D'Amours, une sculpture rituelle et de bienfaisance à Matapédia
ÉMISSION ICI PREMIÈRE • Bon pied, bonne heure!
Une œuvre qui fascine
Le mouvement autour de la Bibitte D’Amours a pris une place si particulière dans la communauté qu’une exposition a été créée autour du phénomène.
Cette histoire fascine la directrice artistique et cofondatrice de la Gare de Matapédia, Caroline Andrieux. C’est elle qui a décidé d’en faire une exposition dans la salle d’attente de l’endroit.
Je m’intéresse beaucoup à comment l’art peut être un vecteur de rassemblement pour créer des liens avec la population
, explique Mme Andrieux.
Dans l'exposition, on peut y voir des photos qui documentent l'évolution des structures construites au fil des ans.
Photo : Radio-Canada / Jean-François Deschênes
Dans l’exposition, on peut voir les anciennes sculptures et même les différents échanges sur le sujet sur les médias sociaux. La population elle-même peut jouer le rôle d’artiste en se prenant en photo, en prenant des photos, alors ça aussi c’est stimulant, mais c’est aussi le signe du temps
, ajoute la directrice artistique.
Les différentes interactions sur les réseaux sociaux entourant l'œuvre éphémère sont exposées.
Photo : Radio-Canada / Jean-François Deschênes
Un documentaire sur le processus de création est également présenté dans l’exposition.
Même la mairesse de Matapédia, Nicole Lagacé, s’étonne chaque printemps, de l’engouement entourant la Bibitte D’Amour.
Je suis estomaqué de voir des gens qui viennent d’un peu partout pour venir voir la débâcle, lance la mairesse. Ajoutez à ça une activité plus ludique avec une exposition sur la rivière avec cette fameuse bibitte-là, ça rend la chose pas mal intéressante.
L’exposition sera présentée à la gare jusqu'au 31 mai.
Tandis que l’œuvre éphémère sur la rivière Matapédia vivra dans les prochains jours tous les soubresauts printaniers de Dame nature, sous l'oeil vigilant et amusé de la population de Matapédia.
D’après le reportage de Jean-François Deschênes.
