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Un nouveau prototype d’engin de pêche signé Merinov et UQAR

Des casiers pour la pêche au crabe sur un quai où des bateaux de pêche sont à l'eau.

La présence du mammifère est un défi majeur qui compromet la pérennité de la pêche au crabe des neiges dans les eaux du Saint-Laurent. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Véronique St-Onge

Un nouveau prototype de système à double seuil de rupture a été mis au point par le centre de recherche Merinov et l’Université du Québec à Rimouski (UQAR). Cette nouvelle technologie vise à éviter l’empêtrement des baleines noires.

Depuis que la baleine noire fréquente le golfe du Saint-Laurent de façon plus régulière, les empêtrements sont au cœur des préoccupations des crabiers, qui pourraient perdre le marché américain d'exportation sans mesures de protection adéquates.

Ce nouveau prototype permet donc de remonter et de soutenir la tension des casiers à crabe des neiges, mais si une baleine venait à exercer une pression, un maillon faible cédera.

Trois hommes tiennent les prototypes de système à double seuil de rupture.

De gauche à droite : Jérôme Laurent, chercheur industriel pour Merinov; Noureddine Barka, professeur en génie mécanique à l’UQAR; et Daniel Desbois, pêcheur partenaire du projet et président de l’Association des crabiers gaspésiens

Photo : Radio-Canada / Véronique St-Onge

La technologie répondra aux exigences éventuelles de Pêches et Océans Canada en matière de protection de la baleine noire

La présence du mammifère est un défi majeur qui pourrait compromettre la pérennité de la pêche au crabe des neiges dans les eaux du Saint-Laurent. Le marché américain pourrait se fermer aux produits de la mer du Canada si les mesures de protection en place ne sont pas conformes aux réglementations en vigueur au sud de la frontière.

Le prototype a été mis au point par l’équipe de génie de l’UQAR. Pour le développement de cet outil, plusieurs tests en laboratoire ont été effectués.

Merinov a plutôt, de son côté, mis en place le protocole scientifique à respecter pour les essais en mer. Ceux-ci ont été réalisés aux mois de septembre et de décembre dernier à bord d’un crabier dans des eaux à près de 100 m de profondeur.

 On a fait un premier test pour s’assurer que le maillon faible ne rompt pas lorsque le pêcheur remonte son casier. On a donc simulé un casier plein en ajoutant du poids pour l’alourdir et effectuer des remontées successives avec un appareil qui mesure la tension dans les cordages, explique le chercheur industriel pour Merinov Jérôme Laurent.

Plusieurs pêcheurs de Grande-Rivière et de Sainte-Thérèse-de-Gaspé ont aussi été consultés au cours du processus.

Un empêtrement de baleine a également été simulé lors des tests. Le dispositif a été soumis à une tension de 1700 livres, le seuil où le fameux maillon faible doit rompre.

Un dernier test consistait à immerger des casiers durant trois jours. On voulait s’assurer que le maillon faible n’allait pas se rompre seulement à cause des mouvements de la mer, donc des courants, des vagues, ajoute M. Laurent.

« Tous ces tests-là ont été concluants. »

— Une citation de  Jérôme Laurent, chercheur industriel chez Merinov

Répondre à plusieurs objectifs

C’est le bateau du président de l’Association des crabiers gaspésiens, Daniel Desbois, qui a été utilisé pour effectuer les essais en mer.

L'engin mis au point par l'UQAR et Merinov

L'appareil qui s'installe sur les cordages, permet aux crabiers de remonter leurs casiers sans danger de rupture, mais va se rompre si le cordage est accroché par une baleine.

Photo : Gracieuseté : Merinov

Pour lui, cette nouvelle technologie répond à plusieurs objectifs et critères, mais soulage également certaines inquiétudes chez les pêcheurs.

 Le dispositif nous permet de ne pas changer nos cordages, de ne pas changer nos habitudes de pêche et en plus de répondre aux exigences de protection de la baleine , affirme M. Desbois.

« C’est vraiment rassurant, un outil comme ça, qu’on sait qui va fonctionner. »

— Une citation de  Daniel Desbois, président de l’Association des crabiers gaspésiens

Selon M. Desbois, ses collègues pêcheurs semblent satisfaits de cette nouvelle solution, qui sera mise à l’épreuve dès le début de la saison de pêche au crabe des neiges.

 C’est sûr que je n’ai pas fait le tour de tout le monde, mais je pense que les gars semblent très satisfaits et c’est sûr que le savoir va se passer, ça ne sera pas long , ajoute-t-il.

Cette technologie en est encore à sa phase d’innovation et de prototypage.

La commercialisation et la mise en marché seront assurées par le pêcheur Daniel Desbois et deux autres investisseurs privés. L’objectif est d’équiper progressivement les pêcheurs de cet engin pour 2024.

Avec les informations de Véronique St-Onge.

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