Marchand accusé de faire cavalier seul pour accaparer les « miettes » du budget
Claude Villeneuve reproche au maire de Québec de manquer de combativité et de solidarité.

Claude Villeneuve (photo) aimerait voir le maire adopter une attitude plus combattive à l'égard du gouvernement Legault. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada
Le chef de l’opposition officielle à l’hôtel de ville de Québec croit que Bruno Marchand manque de solidarité à l’égard de ses collègues maires et mairesses en refusant de dénoncer haut et fort l’insuffisance des investissements prévus au budget Girard pour répondre aux demandes des municipalités, notamment en matière de logement social, de lutte à l’itinérance et d’infrastructures sportives.
Claude Villeneuve en a remis une couche jeudi sur la réaction du maire de Québec au plan budgétaire présenté mardi par le gouvernement Legault.
Il a une fois de plus souligné le contraste entre, d’une part, l’attitude de Bruno Marchand, qui s’est gardé de descendre en flammes l’exercice comptable du ministre des Finances, Eric Girard, et, d’autre part, celle de la mairesse de Montréal, Valérie Plante, qui a reproché au gouvernement de la CAQd’avoir ignoré la crise du logement en y consacrant qu’un milliard de dollars sur six ans.
Leadership critiqué
Je suis désolé de constater que quant au leadership que les villes devraient prendre, bien notre maire n'est juste pas au rendez-vous. Ça ressortait hier en voyant la différence de ton entre Valérie Plante à Montréal et celle de M. Marchand
, a déclaré Claude Villeneuve lors d’un point de presse à l’hôtel de ville de Québec.
« Je pense que les gens de Québec s'attendent à ce que leur maire soit beaucoup plus revendicateur que ça et beaucoup plus proactif. »
Avant de se prononcer sur les investissements prévus au budget Girard, Bruno Marchand préfère attendre de voir comment ils seront ventilés. Il dit avoir confiance d’être en mesure d’aller chercher la part qui revient à sa ville.
Pour Claude Villeneuve, cette attitude ne tient pas la route étant donné que l’argent prévu par le gouvernement du Québec pour répondre aux différents besoins des municipalités est insuffisant à la base.
M. Marchand est tout content de nous dire qu'il va aller chercher une part de ces miettes-là. Ça ne réglera pas les problèmes de Québec. [...] C'est comme s’il dit : "Moi, je vais accaparer ces sommes-là"
, dénonce le chef de l’opposition.
Manque de solidarité
Ce faisant, Bruno Marchand se désolidarise des autres maires et mairesses du Québec, poursuit Claude Villeneuve.
En ne s'associant pas à leur niveau d'insatisfaction, puis en disant : "Moi, je vais aller accaparer les sommes", il n’est pas solidaire du monde municipal. [...] Il n'y a pas assez [d’argent] pour tout le monde. Je ne pense pas qu'on va s'aider en se phagocytant, en se parasitant les uns les autres
, ajoute le conseiller municipal de Maizerets-Lairet.
S’il respecte le choix de Bruno Marchand de ne pas déclarer la guerre au gouvernement et de miser sur le respect, Claude Villeneuve précise que cela ne l’empêche pas d’adopter un ton plus déterminé
ni de parler fermement quand quelque chose ne fait pas son affaire
.